Varia

15 novembre 2010

Darwin Deez - Constellations

13 novembre 2010

Tu embrasses quelque chose qui t'a été donné pour un moment

« Le premier moyen, le moyen le meilleur, le moyen souverain, celui qui est la clé de tout, pour ainsi dire, c’est de ne s’attacher à personne que comme à une chose qui peut nous être enlevée, comme à une chose qui est de la même nature que les vases d’argile et les coupes de verre. Que le vase se brise, et, nous rappelant ce qu’il était, nous ne nous troublerons pas. De même ici, quand tu embrasses ton enfant, ton frère, ton ami, ne te livre jamais tout entier à ton impression, ne laisse jamais ton bonheur aller aussi loin qu’il le voudrait ; mais tire en arrière, et modère-le ; fais comme ceux qui marchent derrière le triomphateur, et qui l’avertissent qu’il est homme.

Donne-toi à toi-même cet avertissement :« Tu embrasses quelque chose de périssable ; tu embrasses quelque chose qui n’est pas à toi, quelque chose qui t’a été donné pour un moment, et non pour ne t’être jamais enlevé, et pour t’appartenir sans réserve. Il en est de cet être comme des figues et des raisins, qui te sont donnés à un moment précis de l’année, et que tu serais fou de désirer pendant l’hiver. »

Si tu désirais ton fils ou ton ami, quand il ne t’est pas donné de les avoir, ce serait, sache-le bien, désirer des figues en hiver. Ce qu’est l’hiver par rapport aux figues, les événements qui résultent de l’ensemble des choses le sont par rapport à ce qu’ils nous enlèvent. Désormais donc, au moment où tu jouiras de quelqu’un, mets-toi devant les yeux la scène contraire. Quel mal y aurait-il, quand tu embrasses ton enfant, à te dire tout bas, en parlant de lui, « Tu mourras demain » ; et de même, en embrassant ton ami, « Tu partiras demain, ou, si ce n’est toi, ce sera moi ; et ainsi nous ne nous verrons plus ? » »

Épictète, Entretiens, Livre III, chapitre XXIV.

12 novembre 2010

Gerald Cohen, Si tu es pour l'égalité, pourquoi es-tu si riche ?

Signalons la parution de l’ouvrage de Gerald Cohen, Si tu es pour l’égalité, pourquoi es-tu si riche ? aux Éditions Hermann dans la collection l’Avocat du Diable. C’est la traduction des Gifford Lectures données en 1995-1996.

« Je suis profondément reconnaissant pour l’opportunité que m’offrent ces conférences de réfléchir à ma croyance en l’égalité, et aux diverses manières par lesquelles d’autres philosophes ont conçu à la fois la nature de l’égalité et le moyen de son avènement. Le contenu de ces conférences a été influencé par trois courants de pensée pour lesquels l’égalité sociale est, d’une certaine manière, en un sens moralement impérative : d’abord le marxisme classique, ensuite le libéralisme égalitaire tel qu’il se présente dans l’œuvre de John Rawls, et enfin la composante égalitaire du christianisme. Ces trois doctrines considèrent que l’égalité, sous une forme ou sous une autre, est la réponse à la question de la justice distributive – à savoir quelle distribution des coûts et des bénéfices dans la société est juste. Cependant, les compréhensions qu’elles ont de l’égalité se distinguent par les moyens envisagés pour y parvenir.

Pour les marxistes classiques (…) l’égalité est obtenue par l’histoire, et comme une conséquence de l’histoire. Les marxistes vivent dans la profonde conviction qu’il est nécessaire de mettre fin à des siècles d’exploitation et de lutte de classes pour parvenir à l’abondance matérielle qui fournira à chaque être humain l’entière possibilité de la réalisation de soi, dans une société où le libre développement de chacun sera la condition du libre développement de tous. Pour les rawlsiens, l’égalité ne s’obtient pas par la lutte de classes (couronnée par une future abondance) mais par la voie constitutionnelle. Des politiques démocratiques doivent établir des principes de nature égalitaire ou, plus précisément, des principes qui autorisent l’égalité, à moins que l’inégalité ne profite aux plus défavorisés de la société. Pour les chrétiens, les conceptions marxiste et rawlsienne sont erronées, dans la mesure où l’égalité ne requiert pas simplement l’histoire et l’abondance à laquelle elle conduit, ni simplement la politique, mais une révolution morale, une révolution dans l’âme humaine. »

Gerald Cohen, Si tu es pour l’égalité, pourquoi es-tu si riche ?, pp. 15-16.

8 novembre 2010

Tyler Straub - Trusted Judgement

4 novembre 2010

Utah Jazz - Burnt Out

Utah Jazz - Burnt Out (Vintage Records)

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