Via le site La paix maintenant un texte que je trouve très fort de Batya Gour, dont voici un extrait :

Haaretz, 12 septembre 2003
Les trois soldates de la police des frontières qui détenaient un vieux Palestinien sur la rue principale de la German Colony à Jérusalem Ouest, ne le frappaient pas, ne lui crachaient pas dessus, ne lui donnaient pas de coups de pied, et ne le plaquaient pas au mur avec le canon d'un fusil, mais quelque chose dans le comportement de ces trois jeunes filles en uniforme, qui détenaient un vieux Palestinien sur une partie étroite d'une rue principale de Jérusalem, a fait que je me suis arrêtée, je les ai regardées un moment, puis j'ai continué mon chemin, et puis je suis retournée sur mes pas. Il y avait quelque chose que je ne pouvais pas évacuer et continuer à vaquer à mes affaires comme si de rien n'était.
Qu'est-ce qui m'a fait y retourner ? C'était quelque chose d'indéfinissable et de terrible à la fois. Une sorte de mal, dont les ondes m'ont forcée à revenir, et à regarder mieux, plus intensement, ce qui se passait. Le vieil homme, un grand Arabe d'environ 70 ans, portait un keffieh blanc traditionnel, et avait sur le visage une expression de désorientation et de douce acceptation. Il était debout sur le trottoir, le dos à la porte de pierre toujours fermée du vieux cimetière allemand, et les trois soldates étaient appuyées sur la rampe qui sépare le trottoir de la rue. L'une d'elles avait à la main les papiers que le Palestinien lui avait remis — il venait de Hebron et n'avait pas de permis de séjourner à l'intérieur de la Ligne verte — et parlait de choses personnelles sur son portable, les deux autres bavardaient et riaient.

Lire la suite du texte en français (l'article original en anglais se trouvant sur le site d'Haaretz).