Édition (2)
13 juin 2006
Quelques précisions d'Alexandre Laumonier, directeur des Éditions Kargo, après son article dans Libération :
Je maintiens que Google Livres n’est pas la panacée – les petits éditeurs peuvent au mieux en retirer quelques bénéfices. Le projet français en est à un stade que l’on pourrait qualifier d’expérimental – en jargon informatique, il s’agit d’une version beta. Je veux en revanche insister sur le fait qu’un dialogue intensif et précis avec la société américaine peut permettre, par exemple, de défendre la librairie (le discours dominant des anti-Google affirmant le contraire). Sans aller jusqu’à dire qu’un micro-éditeur comme Kargo a fait plier un géant mondial comme Google (quoi que), j’ai malgré tout réussi à obtenir que le premier lien Achetez ce livre (lien visible lorsqu’une page d’un livre est consultée) renvoie vers un site se fournissant auprès d’une librairie indépendante. Ce détail est d’importance : plutôt que d’inciter un internaute à acheter le livre consulté auprès de sites marchands reconnus (qui, dans la réalité, ne se résument qu’à des hangars où officient des préparateurs de colis sous-payés), les éditions Kargo renvoient vers la vitrine online d’une librairie indépendante, Clair Obscur, à Albi. Obtenir ce résultat n’allait pas de soi – et les responsables de Google Livres France eux-mêmes ont dû batailler pour l’obtenir. Ce lien vers une librairie réelle était une condition sine qua non pour que Kargo accepte le programme Google Livres.Alexandre Laumonier, La non-affaire Google Livres, suite.
Une petite remarque toutefois : le site des éditions Kargo est totalement inaccessible à qui ne possèderait pas la bonne version du Player Flash. C'est doublement gênant : pour la visibilité du catalogue, puisque les moteurs de recherche sont incapables de référencer la production de cette éditeur ; pour le lecteur, dont je suis, puisque la version demandée n'existe pas pour mon système d'exploitation. Heureusement qu'il y a Google Books.
Même le site Web de Vrin fait mieux, c'est dire.
Commentaires
Le site de Vrin a beaucoup progressé, d'ailleurs! Il y a un ou deux ans, il fonctionnait uniquement dans une fenêtre pop-up et restait invisible aux moteurs de recherche.
Plus généralement, j'ai l'impression que les éditeurs français n'ont pas pris note du principe simple largement adopté par les éditeurs anglo-saxons: une page par ouvrage (ou par ISBN, plus précisément), lisible par les moteurs de recherche (un exemple ).
Ah oui, je me souviens du temps où il me fallait regarder le code source du site pour y entrer !
C'est vrai que le site s'est amélioré, même si certains choix me semble encore curieux. Ainsi,
http://www.vrin.fr/books/2711616665.htm
est redirigé vers
http://www.vrin.fr/html/main.htm?action=loadbook&isbn=2711616665
page qui ne contient pas le titre de l'ouvrage. Du coup, lorsque l'on fait une recherche sur le titre dans un moteur de recherche (au hasard Google), le site de Vrin apparaît loin derrière le tien et celui d'Amazon.
Pour ceux qui voudraient découvrir le catalogue des éditions Kargo sans installer le flash player, il reste l'espace éditeur des éditions Kargo sur Lekti et ce, d'autant que nous commençons à mettre des extraits des livres publiés par Kargo en ligne. Voir notamment sur la revue littéraire de Lekti, Contre-feux, le dernier extrait qui concerne le livre qui vient d'être publié par Kargo sur l'histoire du cinéma. Cela se trouve ici.
Nous allons bientôt, c'est-à-dire d'ici la fin du mois d'août, mettre des ouvrages en lecture intégrale, au format texte, sur Contre-feux, la revue littéraire de Lekti.
D'ores et déjà, étant donné que la revue Contre-feux à près de quatre ans (c'est la première composante historique du projet Lekti), près de deux contributions et extraits de livres sont mis à la disposition des internautes, gratuitement (et gratuité signifie également dans ce contexte sans publicité ! ).
Merci !