Très mauvaise défense de la librairie par Isabelle Baladine Howald, libraire à Strasbourg :

Quand les lecteurs auront acheté tous leurs livres en ligne, quand les éditeurs auront vendus tous leurs livres en ligne, délaissant allégrement et de façon peu élégante (à grand renfort de déclarations fracassantes dans la presse nous enjoignant nous libraires à nous remuer, comme si ce n'était pas ce que nous faisons toute l'année, mais ils ne viennent jamais en librairie!) tout ceux qui les ont fait vivre des dizaines d'années durant, quand les librairies seront désertées - déjà, on nous demande moins conseil, préférant suivre les prescriptions des médias plutôt que nos avis, déjà j'entends mais on ne peut pas le lire gratuitement sur Internet ? —, il se passera ce qui se passe pour le disque.

Les disquaires ont disparu, dans un premier temps.

Dans un second temps, les disques disparaissent, on télécharge directement (voir les articles de ces derniers jours à ce sujet)

Les livres risquent de disparaître pour une bonne part, et les textes seront téléchargés.

Howald semble oublier que l'industrie du disque a depuis longtemps habitué les auditeurs en changeant régulièrement les supports de la musique : le vinyle (sous ces différentes déclinaisons, 78 tours, 45 tours, 33 tours, etc.), la cassette, le disque compact, etc. Ces changements ont modifié les façons dont nous pouvons écouter de la musique. Or, nous n'en sommes pas encore là pour le livre : les diverses tentatives pour faire évoluer notre relation aux textes se sont toutes soldées par un échec.

Plus loin, après avoir confondu l'achat de livre par correspondance et le téléchargement de textes, elle avoue sa fatigue :

Mais je me fatigue, je l'avoue.

Des étudiants analphabètes aux parents incultes, des parutions stupides, si nombreuses qu'elles empiètent dangereusement sur le temps d'accueil des clients, et de travail de fonds.

Malheureusement pour Howald, ses avis de libraire sont totalement invisibles, de sorte que ni les parents incultes, ni les étudiants analphabètes (à moins que ce ne soit l'inverse) ne pourront profiter de ses lumières.