Débat François Fédier et Emmanuel Faye
17 février 2007
Le Figaro annonce la diffusion du débat Fédier-Faye sur la chaîne Public Sénat :
Jean-Pierre Elkabbach reçoit les philosophes et éminents spécialistes de Heidegger, François Fedier et Emmanuel Faye, pour un débat sur la philosophie de Heidegger en rapport avec les liens que celui-ci a entretenu avec le régime nazi.
Nota : je ne suis pas parlementaire, merci d'éviter les commentaires du type X est génie.
Commentaires
Une information et une remarque:
Le débat sera diffusé aussi sur TV5monde dans l'émission de J-P Elkabbach, Bibliohèque Médicis. Horaire à vérifier sur le site de TV5, car il varie de pays en pays: http://www.tv5.org
Ce débat, qui date déjà de plusieurs années, devient quelque peu pathétique. Et ce qui est réellement affligeant, c'est que des gens en vivent et font de l'argent; car, malheureusement, les tirages d'ouvrages sur Heidegger et la question des fondements nazi de son oeuvres sont importants (comparés à un tirage d'un livre de philosophie). Là où ce fond de commerce que se sont constitués certains dits philosophes devient dangereux, c'est quand il prend des proportions inquiétantes et qu'il cache d'autres livres, d'autres questions philosophiques sans commune mesure à celle-ci.
Inutile et dangereux, comme dirait l'autre.
Bonjour Thomas,
trois remarques rapides ce soir :
Bonjour Mickaël,
merci pour le renseignement.
Je pense aussi que le débat sera profitable. Je précise ma remarque: quand je critiquais le débat, je pensais à la polémique vieille de plusieurs années. En espérant que ce débat puisse clore cette polémique.
Le lien direct pour la vidéo du débat, au format WMV ou Real Audio.
Au cours de ce débat,l'essentiel a été éludé; l'idée d'une pensée centrale,propre à l'homme et qui guiderait sa vie,ses actes et ses productions, est une thèse cartésienne et non heidegerrienne
Il n'y a pas de lumière qui commanderait notre conscience;de sorte que l'être humain est AMBIVALENT et les chemins qu'il prend sont indéterminés (ll peut emprunter le "meilleur" et le "pire")
cette pensée des philosophie modernes pourrait servir à mieux comprendre le cas de heidegger auteur d'un comportement quasi criminel ET créateur d'une pensée très profonde
le continent est parsemé de penseurs et d'écrivains ambivalents
gabriel simony
Monsieur SIMONY,
je suis navré de vous contredire mais "quasi criminel" est de trop. Supprimez "quasi" et gardez "criminel".
S'il y a eu une valorisation du penseur Heidegger en France, c'est parce que certains Français avaient intérêt pour des raisons idéologiques antimarxistes ou pro catholiques, -souvent les deux-, voire pour des raisons de proximité de moeurs à passer sous silence l'appartenance de Heidegger au nazisme et sa position clé à la tête de ce mouvement éminemment criminel.
Si Heidegger a pu avoir cette audience, c'est parce que les Français qui parlaient de lui s'adressaient à des gens comme eux ou à des ignorants. Car tous ceux qui connaissaient la structure et le fonctionnement du Service du travail en Allemagne entièrement dirigé par le "Casque d'acier" et par l'Armée savaient qu'il ne s'agissait pas d'une préparation au travail manuel comme a voulu le faire croire François Fédier dans sa traduction des Ecrits politiques mais d'une préparation militaire déguisée afin d'accroître les effectifs de l'armée pour mieux détourner les clauses du traité de Versailles.
La soumission de l'Université au Service du Travail dans le discours de rectorat montre l'implication totale de Martin Heidegger dans les objectifs du régime. Il ne s'agissait pas d'une simple adaptation à l'air du temps comme l'avait cru Jaspers puisque, comme l'a bien montré Hugo OTT, c'est le professeur Heidegger en personne qui allait chercher les rapports des officiers du Casque d'acier dans les glaisières de Fribourg qui servaient de lieu d'entraînement.
Heidegger partageait entièrement l'idéologie du renouvellement du monde de VICO et la déclaration de "principe barbare" signifiait ce renouvellement.Il s'agissait d'un retour à "l'âge divin" c'est à dire d'un retour à la pire barbarie afin de constituer un âge nouveau du monde.
Le cours du semestre d'hiver 1933-34 sur L'essence de la vérité montre clairement qu'il n'était pas seulement partisan d'un pangermanisme de conquête mais également d'un pangermanisme d'épuration. L'acquiescement à l'acte d'anéantissement en 1940 et l'annonce de la nécessité de cet anéantissement afin de rendre impossible toute condition de déclin, dans ses cours avant que cet anéantissement ait réellement lieu, prouve non seulement qu'il était au courant de la "Chose" mais encore qu'il préparait les "décisions imminentes" comme il le dit dans son cours de 1941 sur les Concepts fondamentaux afin que l'Allemagne devienne "un coeur sacré des peuples" selon l'expression de Hölderlin dont il avait entièrement dénaturé la pensée pour l'adapter à ses propres fins d'impérialisme mystique.
Heidegger avait des compétences philosophiques. Il s'est servi de ses compétences pour les mettre au service de sa vision vichyste du monde (éternel retour de Vico dont s'était également inspiré Nietzsche, mais chez Heidegger cette influence délétère n'est pas restée au stade de la littérature , elle est passée de l'écriture à l'histoire, ce qui est une tout autre chanson).
Ce qu'on appelle en France la "philosophie " de Martin Heidegger ou ses commentaires poétiques n'est qu'un vernis qui sert à mieux faire accepter le poison de la pilule qu'il a voulu faire avaler à L'Occident pour assurer son prétendu "salut". On sait ce qu'a été le traitement médical prescrit par cet abominable sophiste, traitement annoncé dès 1924 dans le cours sur Le sophiste de Platon. On sait comment il a formé et dirigé Hitler pour peu qu'on veuille se donner la peine de lire attentivement Mein Kampf d'une part , son appel à la collaboration des Français de 1937 pour assurer le "salut de l'Occident" (Cahiers de L'Herne, Heidegger, Chemins d'explication) et le cours sur L'essence de la vérité du semestre d'hiver 1931-1932, d'autre part.
Mais à quoi bon exposer la vérité à des Français qui ne veulent pas l'entendre. Les maisons d'édition sollicitées acculent aujourd'hui au silence ceux qui veulent la publier. Il faut garder la vérité sous le boisseau. La France est-elle sortie de la collaboration? Je n'en suis pas si sûr. Méfions-nous des apparences. Le discours d'épuration impérialiste entièrement métonymique d'Heidegger présenté sous forme de poésie et de "philosophie" en est une. La métonymie de la libération des prisonniers de la caverne en dit long sur le sens à donner à son oeuvre et sur sa réalisation historique qu'il a présentée hypocritement comme une oeuvre d'art.Sa valorisation par une élite intellectuelle en ce début de XX° siècle ne relève peut-être pas de la naïveté.
J'ose espérer que vous saurez lire Heidegger comme il se doit. Soyons attentifs à cette parole de Hegel: "La crainte de l'erreur risque de n'être rien d'autre que la crainte de la vérité".
Michel BEL 08.03.2007
[Commentaire mis en forme le 11.III.2007. Mickaël.]
Pour une raison inconnue un paragraphe de mon texte a été encadré à mon insu et, de ce fait rendu illisible. Je restitue donc l'intégralité de mon propos dans le copié-collé suivant:
Michel BEL
Monsieur SIMONY,
je suis navré de vous contredire mais "quasi criminel" est de trop. Supprimez "quasi" et gardez "criminel".
S'il y a eu une valorisation du penseur Heidegger en France, c'est parce que certains Français avaient intérêt pour des raisons idéologiques antimarxistes ou pro catholiques, -souvent les deux-, voire pour des raisons de proximité de moeurs à passer sous silencel'appartenance de Heidegger au nazisme et sa position clé à la tête de ce mouvement éminemment criminel.
Si Heidegger a pu avoir cette audience, c'est parce que les Français qui parlaient de lui s'adressaient à des gens comme eux ou à des ignorants. Car tous ceux qui connaissaient la structure et le fonctionnement du Service du travail en Allemagne entièrement dirigé par le "Casque d'acier" et par l'Armée savaient qu'il ne s'agissait pas d'une préparation au travail manuel comme a voulu le faire croire François Fédier dans sa traduction des Ecrits politiques mais d'une préparation militaire déguisée afin d'accroître les effectifs de l'armée pour mieux détourner les clauses du traité de Versailles.
La soumission de l'Université au Service du Travail dans le discours de rectorat montre l'implication totale de Martin Heidegger dans les objectifs du régime. Il ne s'agissait pas d'une simple adaptation à l'air du temps comme l'avait cru Jaspers puisque, comme l'a bien montré Hugo OTT, c'est le professeur Heidegger en personne qui allait chercher les rapports des officiers du Casque d'acier dans les glaisières de Fribourg qui servaient de lieu d'entraînement.
Heidegger partageait entièrement l'idéologie du renouvellement du monde de VICO et la déclaration de "principe barbare" signifiait ce renouvellement.Il s'agissait d'un retour à "l'âge divin" c'est à dire d'un retour à la pire barbarie afin de constituer un âge nouveau du monde.
Le cours du semestre d'hiver 1933-34 sur L'essence de la vérité montre clairement qu'il n'était pas seulement partisan d'un pangermanisme de conquête mais également d'un pangermanisme d'épuration. L'acquiescement à l'acte d'anéantissement en 1940 et l'annonce de la nécessité de cet anéantissement afin de rendre impossible toute condition de déclin, dans ses cours avant que cet anéantissement ait réellement lieu, prouve non seulement qu'il était au courant de la "Chose" mais encore qu'il préparait les "décisions imminentes" comme il le dit dans son cours de 1941 sur les Concepts fondamentaux afin que l'Allemagne devienne "un coeur sacré des peuples" selon l'expression de Hölderlin dont il avait entièrement dénaturé la pensée pour l'adapter à ses propres fins d'impérialisme mystique.
Heidegger avait des compétences philosophiques. Il s'est servi de ses compétences pour les mettre au service de sa vision vichyste du monde (éternel retour de Vico dont s'était également inspiré Nietzsche, mais chez Heidegger cette influence délétère n'est pas restée au stade de la littérature , elle est passée de l'écriture à l'histoire, ce qui est une tout autre chanson).
Ce qu'on appelle en France la "philosophie " de Martin Heidegger ou ses commentaires poétiques n'est qu'un vernis qui sert à mieux faire accepter le poison de la pilule qu'il a voulu faire avaler à L'Occident pour assurer son prétendu "salut". On sait ce qu'a été le traitement médical prescrit par cet abominable sophiste, traitement annoncé dès 1924 dans le cours sur Le sophiste de Platon. On sait comment il a formé et dirigé Hitler pour peu qu'on veuille se donner la peine de lire attentivement Mein Kampf d'une part , son appel à la collaboration des Français de 1937 pour assurer le "salut de l'Occident" (Cahiers de L'Herne, Heidegger, Chemins d'explication) et le cours sur L'essence de la vérité du semestre d'hiver 1931-1932, d'autre part.
Mais à quoi bon exposer la vérité à des Français qui ne veulent pas l'entendre. Les maisons d'édition sollicitées acculent aujourd'hui au silence ceux qui veulent la publier. Il faut garder la vérité sous le boisseau. La France est-elle sortie de la collaboration? Je n'en suis pas si sûr. Méfions-nous des apparences. Le discours d'épuration impérialiste entièrement métonymique d'Heidegger présenté sous forme de poésie et de "philosophie" en est une. La métonymie de la libération des prisonniers de la caverne en dit long sur le sens à donner à son oeuvre et sur sa réalisation historique qu'il a présentée hypocritement comme une oeuvre d'art. Sa valorisation par une élite intellectuelle en ce début de XXI° siècle ne relève peut-être pas de la naïveté.
J'ose espérer que vous saurez lire Heidegger comme il se doit. Soyons attentifs à cette parole de Hegel: "La crainte de l'erreur risque de n'être rien d'autre que la crainte de la vérité".
Michel BEL 08.03.2007
[Commentaire mis en forme le 11.III.2007. Mickaël.]
pourquoi l'encadrement de ce paragraphe s'est-il produit à nouveau? Veuillez avoir l'amabilité de remédier à cet état de fait si vous le pouvez. Je vous en remercie. michel Bel
Je retape donc ce paragraphe. J'espère qu'il passera correctement cette fois.
"Ce qu'on appelle en France la "philosophie" de Martin Heidegger ou ses commentaires poétiques n'est qu'un vernis qui sert à mieux faire accepter le poison de la pilule qu'il a voulu faire avaler à l'Occident pour assurer son prétendu "salut". On sait ce qu'a été le traitement médical prescrit par cet abominable sophiste, traitement annoncé dès 1924 dans le cours sur Le sophiste de Platon. On sait comment il a formé et dirigé Hitler pour peu qu'on veuille se donner la peine de lire attentivement Mein Kampf d'une part, son appel à la collaboration des Français de 1937 pour assurer le "salut de l'Occident" (Cahier de L'Herne , Heidegger, Chemins d'explication) et le cours sur L'essence de la vérité du semestre d'hiver 1931-1932, d'autre part."
@simony gabriel : on ne pouvait attendre moins d'un tel débat. Ils ont enfin réussi à dépasser les pétitions, les lettres ouvertes et autres communiqués et ils ne se sont pas battus à coup de barres à mine sur le parking du Sénat. Il y a quand même un progrès.
@Bel : il est possible de mettre en valeur certain éléments du commentaire, à travers une syntaxe simplifiée. Ainsi, par exemple, en commençant une ligne par un espace, votre texte s'affichera tel que vous l'avez saisi. Je vais remédier à cela.
Malheureusement, il n'existe pas de syntaxe unifiée et chaque logiciel possède la sienne.
bonjour
j'ai été dans la classe de lycée de F.Fédier et je voudrais dire que sans exagérer je n'ai jamais vu plus acharné ennemi du nazisme et de ses dérivés. Je suis donc extrêmement surpris de le voir traité de révisionniste. C'est quelqu'un qui a fréquenté René Char, et ses idées politiques sont clairement à gauche. Le soupçonner de vouloir protéger un ancien nazi qu'il aurait en plus fréquenté pendant trente ans est donc dur à admettre.
bien à vous
joseph
@Bel : n'exagérons rien : ce n'est pas parce que vos manuscrits ont pu être refusé par des éditeurs que
Le point 1) est contredit par les nombreux débats, polémiques, invectives, etc. publiques autour de cette fameuse vérité mise sous le boisseau.
Quant au point 2), je n'en discuterai pas, tellement il me paraît grotesque.
Si les manuscrits de Monsieur Bel n'ont pas été édités c'est uniquement parce que ses théories sont fumeuses et indignes d'un professeur de philosophie, fut-il enseignant à Saint Cyr sur Loire. Comment peut-on réclamer sérieusement une quelconque audience après avoir déclamé sur des forums douteux des thèses selon lesquelles c'est une homoséxualité refoulée qui serait à l'origine d'un "nazisme de Heidegger"?... Répétons le mot qui renvoit le mieux à ce scribouilleur paranoïaque probablement agrégé par erreur : Grotesque
LA LECTURE DE L'OUVRAGE DE EMMANUEL FAYE "INTRODUCTION DU NAZISME DANS LA PHILOSOPHIE " EST DES PLUS TROUBLANTES
HEIDEGGER EST LE RESPONSABLE D'UNE PENSEE;IL EST PAR AILLEURS COMME DES MILLIONS D'INDIVIDUS , PRIS DANS LES TENAILLES REPRESSIVES D'UNE IDEOLOGIE QU'IL A SUIVI ET ENRICHI(SANS QUU'IL SOIT FACILE de DEMELER L'ACTIF ET LE PASSIF)
HEIDEGGER,BOURREAU ET VICTIME
MAIS SI NOUS RECUSONS L'IDEE QUE LA LUMIERE DE LA RAISON GUIDE NOS PAS,ALORS PEUT-ETRE QU'EN CHACUN DE NOUS NICHE UN BOURREAU ET UNE VICTIME
CEPENDANT , CHACUN DE NOUS N'A PAS COMMIS DES CENTAINES DE VOLUMES ET N'A PAS ETE RECTEUR SOUS LE 3e REICH