Agir contre soi. La faiblesse de volonté« Je vois le bien, je l'approuve, et je fais le mal », dit Médée sous la plume d'Ovide. « Je ne fais pas le bien que je veux, tandis que je fais le mal que je ne veux pas », déplore saint Paul dans l'Épître aux Romains. Deux expressions célèbres de ce qu'on peut appeler la « faiblesse de volonté ».
Pourquoi, malgré tout ce que je sais des méfaits du tabac, continuer à fumer ? Pourquoi, malgré leur effet sur la criminalité, certains pays autorisent-ils toujours les ventes d'armes ? Voilà des exemples modernes de cette akrasie. Comment est-elle possible ? Que suppose-t-elle ? Et surtout, comment la surmonter ?
Sur un problème classique - la possibilité du mal en connaissance de cause -, Jon Elster déploie toute la finesse et la puissance des outils philosophiques contemporains pour proposer un tableau complet des facteurs expliquant cette « faiblesse de volonté », ainsi que des stratégies que mettent en œuvre les individus et les institutions pour y remédier.
Ulysse s'attachait au mât de son bateau pour résister à la tentation ; les institutions le peuvent-elles ?

Jon Elster, Agir contre soi. La faiblesse de volonté, éditions Odile Jacob.