De la lecture pour l'été :

L’avenir du livre est donc loin d’être scellé. Tout dépendra des usages, ou plutôt de l’adéquation entre les livres numériques proposés, notamment leur forme et leur ergonomie, et les besoins des lecteurs. Cependant, au-delà des améliorations qui pourraient être apportées à l’objet lui-même, Roger Chartier pense que demeurera le besoin d’appropriation. Pour certains livres, l’ « avoir » continuera à être essentiel. Certains usages ne supporteront pas ainsi la dépendance d’une infrastructure technique et devraient donc continuer à survivre. Pour d’autres, au contraire, le livre numérique pourra offrir des fonctionnalités nouvelles impossibles dans l’univers physique. Dans le domaine du savoir notamment, l’accès immédiat à des ressources quasi infinies, la pertinence de certains moteurs de recherche, les capacités d’indexation et de personnalisation des documents lus, etc. ont d’ores et déjà modifié les comportements de lecture dans des domaines comme les sciences dures, le droit, ou l’économie. Par ailleurs, pour certains objets éditoriaux, comme les revues, dont la lecture est par essence discontinue, article par article, mais qui, par leur publication périodique, s’inscrivent dans la durée, le numérique peut aussi apporter des réponses nouvelles en termes d’archivage, d’indexation, d’accès au fonds et d’exploitation.

Sophie Barluet, Rapport livre 2010 - Pour que vive la politique du livre (format PDF).