Anti-réalisme moral
31 juillet 2007
Traditionnellement, soutenir une position réaliste à propos de X, c'est soutenir que X existe de manière indépendante de l'esprit. De ce point de vue, l'anti-réalisme moral est le rejet de la thèse selon laquelle les propriétés morales - ou les faits, les objets, les relations, les événements, etc. (quelques que soient les catégories que vous êtes disposés à accepter) - existent indépendamment de l'esprit. Ceci peut impliquer soit (1) qu'il n'existe pas de propriétés morales, soit (2) qu'il en existe, mais que cette existence est (dans le sens en question) dépendante de l'esprit. Si nous laissons de côtés certaines difficultés que nous discuterons plus bas, il y a deux manières de soutenir (1) : le non-cognitivisme morale et la théorie morale de l'erreur. Nous pouvons considérer les partisans de (2) comme des subjectivistes moraux, des idéalistes ou des constructivistes. Employer de telles étiquettes reste imprécis et controversable : elles sont juste utilisées ici pour nous situer grossièrement. En gardant cette imprécision à l'esprit, nous pouvons caractériser ces positions comme suit :
Commentaires
<< Ceci peut impliquer soit (1) qu'il n'existe pas de propriétés morales, soit (2) qu'il en existe, mais que cette existence est (dans le sens en question) dépendante de l'esprit. >>
... et (3) que les propriétés morales ne sont pas ce que l'on (les hommes) croit ou dit qu'elles sont. Par exemple les propriétés morales existeraient, oui, mais se "situeraient" dans "l'instinct" de chaque être vivant, en tant que stimulant -- et pas seulement dans l'esprit des hommes qui accapare et s'accapare décidément tout, sinon sous une autre forme, sous un certain voile...
Dès lors c'est la question de la moralité de la volonté de savoir même qui se pose, soupçonnée que pourrait être celle-ci de mauvaise foi à considérer la morale pour objet alors même qu'elle ne serait elle-même qu'une poursuite amorale de la volonté humaine de puissance (sur les hommes et sur la nature) par d'autres moyens (que la force brute ou le calcul intelligent).
Bonsoir Varna,
désolé de répondre si tard, mais je suis un peu perturbé avec les questions de philosophie morale depuis le questionnaire de Florian.
J'ai l'impression que vous soutenez une position contradictoire : d'un côté, vous dites que les propriétés ne sont pas ce que les être humains croient ou disent qu'elles sont et de l'autre, vous dites qu'elles pourraient être des stimulants de ces mêmes êtres humains. Mais qui vous dit que les propriétés morales sont ce que vous dites qu'elles sont ?