Les Émotions au Moyen Âge
19 novembre 2008
Pourrions-nous concevoir une société qui aurait de l’amour une connaissance seulement livresque, incapable d’en ressentir l’émoi, non par sécheresse de l’âme et du cœur, mais parce que l’usage s’en serait progressivement perdu ?
La supposition paraît sortir d’une imagination retorse, pourtant c’est bien ainsi que nous vivons aujourd’hui la vergogne, dans la nostalgie de son absence. C’est pourquoi il importe de faire l’histoire de cette « passion louable » à la confluence de la honte, de l’honneur et de la pudeur, non pour combler le manque mais pour le comprendre et, qui sait, en accepter le pincement.
Commentaires
Sans vergogne, puisque c’est le sujet :
Pourrions-nous concevoir des philosophes qui auraient de la sagesse une connaissance seulement livresque, incapable d’en ressentir l’émoi, non par sécheresse de l’âme et du cœur, mais parce que l’usage s’en serait progressivement perdu ?
Pourrions-nous concevoir des hommes de science qui auraient de la conscience morale une connaissance seulement livresque, incapable d’en ressentir l’émoi, non par sécheresse de l’âme et du cœur, mais parce que l’usage s’en serait progressivement perdu ?
Pourrions-nous concevoir des professeurs qui auraient de la vocation une connaissance seulement livresque, incapable d’en ressentir l’émoi, non par sécheresse de l’âme et du cœur, mais parce que l’usage s’en serait progressivement perdu ?
Pourrions-nous concevoir des hommes politiques qui auraient du service une connaissance seulement livresque, incapable d’en ressentir l’émoi, non par sécheresse de l’âme et du cœur, mais parce que l’usage s’en serait progressivement perdu ?
Etc.
La supposition paraît sortir d’une imagination retorse, pourtant c’est bien ainsi que nous vivons aujourd’hui la vergogne, dans la nostalgie de son absence.
;-)