Pourrions-nous concevoir une société qui aurait de l’amour une connaissance seulement livresque, incapable d’en ressentir l’émoi, non par sécheresse de l’âme et du cœur, mais parce que l’usage s’en serait progressivement perdu ?

La supposition paraît sortir d’une imagination retorse, pourtant c’est bien ainsi que nous vivons aujourd’hui la vergogne, dans la nostalgie de son absence. C’est pourquoi il importe de faire l’histoire de cette « passion louable » à la confluence de la honte, de l’honneur et de la pudeur, non pour combler le manque mais pour le comprendre et, qui sait, en accepter le pincement.

Histoire de la vergogne