Faire gaffe
21 novembre 2008
Cette semaine, après un cours, un élève est venu me voir. C'est plutôt rare, sinon pour des questions pratiques, administratives. Là, c'était pour autre chose, plus grave. Il a attendu que la salle se vide, puis s'est confié à moi: la philo l'intéresse, et de fait c'est un élève sérieux, attentif. Mais il y a quelque chose de tourmenté dans son regard et son visage. Je sens que ça ne va pas. Quoi ? Il me le confie, il est venu me voir pour ça: mon enseignement le perturbe, ses parents lui disent qu'il réfléchit, qu'il pense... trop
Commentaires
Un vrai problème, de nos jours, en effet…
Et tu prétends enseigner la philosophie ?
C’est assez déplorable ces réactions pédantes et méprisantes, sans compter qu’elles révèlent une déficience affective et une absence totale de distance que pourtant tout enseignant doit cultiver (en plus de l’amour du savoir et de la passion du partage -même des questions avec ses élèves !
Excuse cette erreur d’aiguillage, ce message ne t’étais pas destiné car il s’adressait à une certaine Amandine qui se plaignait des questions récurrentes (!) d’une élève … Vois-tu ça.
En revanche, ta question est authentique et mérite réflexion : d’abord te poser des questions pour savoir si tu ne joue pas la séduction (intellectuelle) avec cet élève, dans ce cas chercher à démythifier ton personnage (qui sais-tout ? par exemple). Ensuite engager un dialogue avec la classe pour questionnner le cours de philosophie et susciter l’avis des autres pour relativiser et argumenter…
Pourquoi pas l’aider à une prise de distance en évoquant les savoirs abordés dans les autres disciplines? Pourquoi ne pas les faire réfléchir en petits groupes de quatre sur des situations-problèmes en philosophie ? etc… et aussi manier l’humour (pas l’ironie) pour donner aux pensées une dimension spirituelle dans tous les sens du terme.
Bien à toi