Google nous rend-il stupide ?
26 décembre 2008
Moi aussi, je le sens. Ces dernières années, j’ai eu la désagréable impression que quelqu’un, ou quelque chose, bricolait mon cerveau, en reconnectait les circuits neuronaux, reprogrammait ma mémoire. Mon esprit ne disparaît pas, je n’irai pas jusque là, mais il est en train de changer. Je ne pense plus de la même façon qu’avant. C’est quand je lis que ça devient le plus flagrant. Auparavant, me plonger dans un livre ou dans un long article ne me posait aucun problème. Mon esprit était happé par la narration ou par la construction de l’argumentation, et je passais des heures à me laisser porter par de longs morceaux de prose. Ce n’est plus que rarement le cas. Désormais, ma concentration commence à s’effilocher au bout de deux ou trois pages. Je m’agite, je perds le fil, je cherche autre chose à faire. J’ai l’impression d’être toujours en train de forcer mon cerveau rétif à revenir au texte. La lecture profonde, qui était auparavant naturelle, est devenue une lutte.Nicholas Carr, Is Google Making Us Stupid?, article traduit sur le Framablog
Commentaires
chapeau :) to be or not…
Je n’apprécie guère les spammeurs, voilà tout.
Anti internet ? Je pensais que vous ne vous attaqueriez qu’à facebook mais vous semblez être d’accord avec ce Nicholas Carr puisque vous essayez de nous interpeler sur la question et qu’il semble que l’avis est été tranché d’avance.
Disons que ce n’est pas google qui ce devrait d’être accusé mais la capacité à se concentrer via un ordinateur et non pas un livre.
Je pense que le premier peut être déstabilisant du fait que c’est un énorme fouillis de vérités et de mensonges,cela demande une énorme concentration pour faire la part des choses. A moins que je n’ai pas très bien compris de quoi il s’agissait.
En comptant les différents site web que j’administre, mon compte Twitter ou Friendfeed, je crois qu’on pourra trouver plus farouche opposant que moi à Internet !
En fait ce que pointe l’extrait que je cite et que je ressens complètement, c’est la modification de notre usage de la lecture : par exemple, il m’arrive de plus en plus souvent de rechercher les liens dans un livre imprimé ou encore, ça va plus loin, de penser CTRL-Z lorsque je renverse du café sur mon bureau. Je ne crois pas qu’il s’agisse seulement d’un problème de concentration. Vous avez lu l’anecdote de Nietzsche et de sa machine à écrire dans la suite de l’article ? « our writing equipment takes part in the forming of our thoughts » : c’est exactement le point.
Quant à Facebook, je n’étais pas d’accord avec leurs conditions - abusives - d’utilisations, et apparemment elles se sont encore obscurcies ces derniers temps.