Un entretien avec Paul Ariès :

« Rue89 : Donc vous pouvez avoir une période de cohabitation entre croissance et décroissance ?

Paul Ariès : Bien sûr, l’enjeu c’est de créer des dynamiques de rupture. Bien sûr qu’il faut en finir avec le capitalisme, mais à nos yeux ça ne suffit pas. Parce que le pétrole socialiste n’est pas plus écolo que le pétrole capitaliste, ou le nucléaire socialiste ne serait pas plus autogérable. Nous sommes à la fois anticapitalistes et antiproductivistes.

Il faut penser la transition, ça ne se fera pas d’un coup. Cette politique des petits pas, qui n’oppose pas chaque petit pas avec l’objectif final, est la seule possible. C’est aussi la seule démarche possible pour rendre le projet désirable.

Rue89 : Par où commencez-vous ?

Paul Ariès : Nous avons décidé de nous battre d’ici 2012 sur quatre grands mots d’ordre d’égale importance :

1) la question du ralentissement, car on sait depuis les travaux de Paul Virilio que toute accélération de la société se fait au détriment des plus faibles ;

2) la relocalisation, ce qui peut poser la question d’une fiscalité adaptée, voire la création de monnaies régionales ;

3) la question de la simplicité volontaire contre le mythe de l’abondance ;

4) la question du partage, c’est-à-dire la question du revenu garanti couplé à nos yeux à un revenu maximal autorisé. »

Le point 4 est en contradiction avec l’affirmation selon laquelle

« Le succès électoral d’Europe écologie repose sur des bases idéologiques pas claires. Si les gens ont voté Cohn-Bendit en pensant sauver la gauche et pour sauver une écologie politique antiproductiviste, ils ont été abusés. »

alors que la mise en place d’un revenu d’existence minimum et d’un revenu maximum fait parti du programme d’Europe-Écologie. Accessoirement, tous le monde n’a pas voté pour Cohn-Bendit : la forme du scrutin, aux Européeenes comme aux Régionales se fait sur liste bloquée.