« Le fond du problème est donc ailleurs. Il réside dans ce qu’on peut appeler la toxicité du travail en France. On dispose désormais sur le sujet aussi bien de faits divers que d’analyses fouillées. Du côté des économistes, Philippe Askenazy posait dès 2004 le problème. Depuis, Thomas Philippon et Éric Maurin (qu’il est encore bien temps de lire et… de chroniquer !) ont apporté des contributions très éclairantes. On pourrait les résumer en disant que le travail est au centre des préoccupations des français, davantage que de celles des habitants de pays comparables. Nous considérons le travail comme une valeur importante et comme une activité particulièrement épanouissante par nature. Dans le même temps, l’organisation de nos entreprises et les relations sociales qui y prévalent, le fonctionnement du marché du travail et du système éducatif produisent une crainte du déclassement qui conduisent à nous accrocher à un emploi, même lorsque celui-ci est particulièrement insatisfaisant. De ce point de vue, la retraite est la libération ultime. La retarder de deux années est une rude perspective. »

Encore une réforme ratée pour le Président Sarkozy