Coup de foudre
lundi, août 25 2008 | Nouvelles | 3 commentaires
Une petite nouvelle écrite pour l’AT n°10 des Songes du Crépuscule, mais qui n’a pas été retenue parmi les vainqueurs.
Ce que j’ai trouvé sympa à l’issue de ce concours, c’est qu’on a droit aux commentaires des trois correcteurs.
Coup de foudre
Tout s’était déroulé comme dans un conte de fées.
Ils s’étaient rencontrés dans un café, un soir, tard. Il était seul. Elle attendait quelqu’un…qui ne vint jamais. Ils avaient sensiblement le même âge. Il était bien fait de sa personne, elle était charmante. Il avait de la conversation, et elle s’intéressait à beaucoup de choses. Ils sentirent vite que quelque chose passait entre eux. Comme si des liens puissants étaient sur le point de naître. Chacun se montrait sous son meilleur jour, et eut l’impression de rencontrer l’âme sœur.
L’heure précédant la fermeture passa plus vite qu’une seconde à leurs yeux. Désireux de prolonger ces moments magiques, ils profitèrent du clair de lune pour marcher ensemble. Timidement, il lui proposa son bras, qu’elle accepta en rougissant, avec dans les yeux une lueur brillante qu’il trouva adorable. Ils parlaient de tout, et surtout de rien, sans qu’aucune gêne ne s’installe entre eux, et sans qu’ils ne doivent faire d’efforts pour entretenir la conversation.
Ils marchèrent jusqu’au parc, où ils s’assirent sur un banc. Un long silence s’installa. Parler n’était plus nécessaire. Ils étaient bien. La température était douce, et une légère brise faisait bruire les feuilles des arbres, dans un bercement aussi lancinant qu’apaisant.
Mus par un mystérieux instinct, ils se tournèrent l’un vers l’autre en même temps, chacun se perdant dans les yeux de son vis-à-vis. Il leva lentement la main vers elle, et lui caressa la joue. Les yeux mi-clos, elle lui tendit ses lèvres entrouvertes.
Tandis qu’il se penchait sur elle, ses canines devinrent proéminentes, attirées par la promesse du sang dont sa nature de vampire avait un besoin vital. Ils s’embrassèrent doucement, leurs langues se mêlant avec timidité. Quand elle sentit ses canines, elle écarquilla les yeux de surprise et eut un geste instinctif de recul. Mais il la tenait fermement dans ses bras, et lui mordit la langue.
Comme prise de frénésie, elle lui rendit fougueusement son baiser de mort. Surpris mais ravi, il aspira derechef le divin nectar. Avant d’être pris d’un malaise. Le sang qu’il venait de voler battit à ses tempes. Un mal de crâne atroce s’abattit sur lui. Ce fut à son tour d’essayer de se dégager. En vain. Les bras qui le tenaient valaient bien l’étau le plus puissant. En proie à la panique, il sentit ses forces l’abandonner, tandis que leur baiser se prolongeait. Sa dernière vision fut celle des yeux de sa compagne, rouges et étincelants comme des rubis. Elle ne relâcha son étreinte que pour laisser un corps inerte et desséché.
Et Elvira la Succube, après s’être passé la langue sur les lèvres une dernière fois, disparut dans la nuit.
Commentaires
Voici mon avis : ben mon cochon, on ne pourra pas dire que tu t'es foulé pour cet AT ! Je m'attendais à ce que tu compenses l'économie de mots par un style direct et percutant, mais même pas !
Ta première phrase est catastrophique, comme toutes celles de l'AT d'ailleurs. Elle l'est pour au moins deux raisons :
Sur la montée du sentiment, juste avant le baiser, je pense que ta description n'est pas bonne, elle me semble un peu expédiée, chose qui se reflète au milieu de ta nouvelle, lorsque tu commences le 4e paragraphes par Mus par un mystérieux instinct. C'est ce mystérieux instinct que tu n'as pas su bien décrire avant.
Pour la seconde partie, les redites comme les yeux de surprise et surpris mais ravi, ou comme il la tenait fermement dans ses bras et les bras qui le tenaient valaient bien l’étau le plus puissant freinent le rythme (montre-nous la frénésie) et par là, la chute, qui, comme l'introduction, devrait laisser un effet de surprise au lecteur.
Alors, voyons voir...
Pour ce qui est de ne pas m'être foulé, j'avoue que le texte a été pondu le dernier jour de la deadline, suivant ma philosophie habituelle qui consiste à repousser au surlendemain ce que j'aurais dû faire depuis trois jours. D'où les redites à la fin, que je n'avais même pas vues.
Pour le style, qui n'est ni direct ni percutant, c'est un parti pris. Je le vois comme étant lancinant, en tout cas dans la première partie. C'est une petite brise, l'écoulement d'eau d'une rivière, qui mène mes deux héros tranquillement jusqu'à leur baiser. Ceci dit, lors de la chute, le rythme aurait dû être changé et basculer dans quelque chose de plus frénétique, de plus "percutant", là je suis d'accord.
Le fait que les descriptions et le début fassent plutôt résumé qu'autre chose est aussi un parti pris de ma part (et ça avait l'avantage de coller parfaitement avec le peu de temps que j'avais pour rendre ma contribution), pour poser une ambiance qui me parait se suffire à elle-même, et donc sans avoir besoin d'alourdir le texte avec des détails qui, de mon avis, n'auraient rien apporté de plus.
Le principe était donc : rythme languissant, suivi d'une double chute brutale qui devait trancher avec la première partie. A ce titre, je suis satisfait de la première partie du texte...mais nettement moins de la seconde.
Quant à la première phrase est effectivement l'accroche, qui est suivie par son explicatif. Là où c'est sans doute maladroit, c'est que le "conte de fées" en question, qui est présenté comme une conclusion à rebours, ne reprend qu'une partie de la nouvelle, à savoir uniquement ce qui précède la scène finale.
Olalaaaa! Du calme les frères Dawson....non en faite continuez s est trop mimi .
pour vérifier un truc...refais ton sourire ravageur Fréd! Ha wouai, deux secondes je dois passer un fax urgent à la banque du sang.:-)