En attendant, voici venir un nouveau projet. Je ne me sens en effet pas de continuer de mémoire un projet en cours, car ça risquerait de déboucher sur des contradictions avec des idées ou concepts posés sur papier (ou plutôt sur fichier) et oubliés depuis. Moralité : si je veux écrire (et je le veux), il faut que je fasse du neuf, de l’inédit… et donc lancer un nouveau projet.

En discutant avec mon frère il y a quelques jours, il m’a rappelé que le NaNoWrimo commençait bientôt. Le but de ce projet lancé tous les ans pendant le mois de novembre est de pondre un roman de 50 000 mots en 30 jours. Il n’y a rien à gagner, autre que la satisfaction d’avoir écrit un roman… du moins un premier jet. J’ai failli m’inscrire mais, rebuté par mon ignorance crasse de l’anglais, j’ai décidé de m’abstenir tout en retenant le concept de pondre un roman en un mois. La décision prise hier, me restait désormais à trouver mon concept.

Je suis d’abord parti sur l’idée d’écrire un roman lié à diverses légendes bretonnes. C’est en effet l’un de mes projets, histoire de rendre hommage à la mère patrie (sic), et l’idée initiale était d’écrire sur la ville légendaire d’Ys. Mais après avoir mené des recherches sur le sujet hier, il s’avère que les grands thèmes de cette légende ont été codifiés en 1926 par Charles Guyot, et que les auteurs ayant exploité le thème par la suite se sont appuyés sur son oeuvre. Du coup, je me rends compte qu’il faudrait mener des recherches approfondies sur le thème d’Ys pour ne pas prendre en compte les travaux de Guyot, et cela me rebute pour une raison essentielle : le temps que cela demanderait. Parce que si j’écris sur Ys, je veux extrapoler à partir de la légende (ou plutôt des) originelle, tout en plantant le décor dans un cadre historique (qu’il me faudrait maîtriser au mieux également). Toutes ces conditions remplies, le bouquin serait une juxtaposition d’éléments historiques avérés et de légendes dont certains aspects seraient développés : un habile mélange de réalité et d’imaginaire. Bref, un projet ambitieux pour lequel le temps de préparation se compterait en semaines, ce qui n’est pas mon but aujourd’hui.

Du coup, je me suis penché sur un concept plus modeste : toujours dans l’idée d’écrire sur la Bretagne, j’ai mené quelques recherches sur l’Ankou, les Korrigans et le folklore local. J’en ai retiré des informations intéressantes et une vague idée de départ, mais me suis heurté à un problème important à mon sens : Pierre Dubois, un écrivain né en 1945, est le spécialiste des korrigans et du monde féérique en général, et énormément d’informations sur le thème lui sont dues. Si je m’appuie exclusivement sur ses travaux pour poser mes concepts, je risque de plagier ses créations, car là encore sans recherches approfondies, impossible de dire ce qui sort de son imagination et ce qui s’appuie sur des sources antérieures.

Conclusion : je pense qu’écrire de la légende bretonne ne s’improvise pas, or j’ai besoin de voler sans filet rapidement pour mon idée d’écrire un roman en un mois. Donc le roman ne sera pas d’inspiration celtique.

Heureusement, je dispose de suffisamment d’univers sous le coude pour pouvoir me retourner sans trop de mal. En l’occurence, j’ai donc décidé que c’est vers celui de Galéir que je me tournerai. Dans mes histoires de Seronn et de Pérégrinations, il est question d’un ancien royaume puissant, Narvilone, dont la partition a donné naissance aux micro-royaumes du sud, dont Lacteng, Bilipossa, Tilmand, Lapointe, etc. À travers mes différents écrits, j’ai distillé des pistes et des références sur ce royaume. Le temps est venu de recoller les morceaux !

Aujourd’hui, jour 1 du projet, me voilà donc avec le concept entre les mains. Il me faut désormais pister toutes les références à Narvilone et les ordonner, afin de recréer la chronologie du royaume et d’obtenir par extension la trame du roman. Dès que cette tâche sera accomplie, je me pencherai sur le plan.

Concernant le plan, justement, je considère qu’il y a deux manières de le pondre.
La première consiste à noter des titres de chapitres ainsi que leur contenu, en quelques lignes. Ainsi, cela donne une trame générale. Mon expérience m’a néanmoins appris qu’un tel plan minimaliste réserve parfois de mauvaises surprises à l’écriture : quand il n’est pas suffisamment travaillé, on se retrouve avec des incohérences voire à devoir le balancer à la poubelle et à poursuivre par une improvisation. J’ai trop travaillé de cette manière, et c’est l’une des causes importantes qui fait qu’il me faut énormément de temps pour accoucher d’un texte, parfois : j’écris, enthousiaste, puis me retrouve face à un mur car le développement de l’histoire ne peut suivre ce que j’avais prévu. Et dans ces cas-là, ma réponse ridicule consiste à tout laisser en plan, d’ici à ce que j’ai le courage de tout réétudier.
La deuxième méthode, que je vais appliquer, est beaucoup plus rigoureuse, car elle consiste à écrire un plan extrêmement détaillé. Tout sera chapitré à l’avance, toutes les scènes à écrire seront pensées et décrites au préalable. Le but est que tout coule de source lors de l’écriture pure, que toutes les options aient été prises en compte afin que l’histoire suive le cours prévu. Bref, tout le travail d’imagination sur le fond se fait lors de l’élaboration du plan, et tout le travail sur la forme se fait lors de l’écriture (premier jet) et après (version publiable, du moins je l’espère).

Je me propose donc de vous faire partager mes avancées de La partition de Narvilone jour après jour, sur un mode inhabituel, néanmoins. Pour une fois, je ne mettrais pas le texte en lui-même sur le blog, mais ferais des notes sur le “making-of”, à savoir l’avancement en terme de chapitrages et de scènes écrites, ainsi que le nombre de mots couchés sur papier par jour. Objectif afin de se rapprocher d’un “pseudo” NaNoWriMo : 50 000 mots en un mois, soit 1 667 mots par jour.

À demain pour les avancées du travail préparatoire !