Histoire de me faire mousser parce que ça fait toujours du bien (comment ça j’ai un ego surdéveloppé ? Rhoooo, tout de suite !), le comité de lecture de “Didier Jeunesse” m’accorde assez de crédit pour me dire que “Votre texte dispose d’une belle qualité rédactionnelle”. Rien que lire ça me satisfait car ça m’indique que je n’ai pas travaillé en vain depuis ces quelques années où j’écris.

Les deux points qui achoppent, hormis que mon manuscrit ne correspond pas à ce que DJ recherche, sont les suivants :

” La situation d’origine, avec la différence de maturité entre la soeur et le frère, gagnerait à être approfondie dans la suite du texte. C’est en effet dommage que cette relation soit éclipsée par le passage dans le “carrefour des mondes”.”

Aïe, problème de psychologie des personnages, donc. Il va peut-être falloir que je change mes méthodes d’écriture, qui se basent surtout sur l’instinct, au sens où quand j’attaque une histoire, je me laisse porter par elle. Il faut sûrement travailler en amont (peut-être par le biais de fiches détaillées et personnalisées pour chacun des personnages), histoire de savoir précisément où je vais, et déterminer à l’avance la mentalité et les interactions entre les personnages, afin d’aboutir à une évolution logique… et qui puisse se ressentir à la lecture. Car au jour d’aujourd’hui, à écrire à l’instinct, j’ai des flashs de temps à autre, qui me font me dire “tiens, dans cette scène, ils pourraient faire ceci, ou dire cela, etc” : bref, ça manque de continuité, d’équilibre.

“De plus, le lecteur aimerait assister à des aventures un peu plus étoffées : par exemple l’afrontement avec les Azorgiss se termine trop vite, de même que leur séjour dans ce drôle d’univers.”

Là encore, je suis visiblement dans un problème de dosage. D’un côté, ça me semble compréhensible, vu que ce manuscrit est mon premier essai dans le domaine de l’écriture jeunesse. D’un autre, je pèche peut-être par réalisme : mes héros sont des enfants, j’essaie donc de les mettre en valeur… mais pas trop, car les enfants qui sauvent le monde tous seuls tandis que les adultes qui les entourent ne voient ni ne comprennent ni ne servent à rien, ça ne m’a jamais trop parlé. Donc il va falloir mieux doser cet équilibre réalisme/héroïsme. Pas simple.

Au niveau du séjour dans cet univers qui se termine trop vite, c’est ma faute. J’ai oublié de préciser dans mon texte accompagnant le manuscrit qu’à mes yeux, cette histoire inaugurait une série, dans laquelle je compte varier les mondes. Mais quoi qu’il en soit, telle quelle, la fin titille, laisse un goût d’inachevé, visiblement. Si j’en avais fait un one shot, il aurait fallu bien conclure l’histoire, mettre le mot “fin” après avoir répondu à toutes les problématiques posées, ce qui en l’occurence n’a pas été le cas. J’ai fait exprès de laisser des pistes ouvertes, dans le cadre des futures suites. Encore aurait-il fallu dire clairement dans le texte qu’il y aura des suites, plutôt que de le suggérer maladroitement.

Bref, il y a du travail et je suis vraiment ravi de l’opinion que j’ai reçu. Je situe un peu mieux où j’en suis, et des points importants ont été soulevés pour me remettre d’améliorer mon manuscrit. Donc je sais vers où je dois aller.

Didier Jeunesse, merci !