Funeste espérance.

Hier, entre deux vodkas, M. me dit, l’air inquiet ou triste “Tu vas te tuer, à espérer, comme ça.”

Moi, je croyais qu’il fallait s’accrocher, de toutes ses faibles forces, à la moindre parcelle d’espoir. Que, dans le coma, ou dans la pente mortelle, c’était précisément cette forme infondée d’espoir fou, sans motif et même contre-raison, qui nous faisait tenir debout, et avoir encore la liberté de faire sa vie. Un peu.

Que j’avais progressé depuis que j’avais perdu mon cynisme pour retrouver le coeur.

Que croire, c’était, par exemple, se laisser décider du haut et espérer sa propre chute, si quelque chose laissait penser que c’était cela le devoir.

Que l’amour fait crever les hommes (et que j’appartiens à cette drôle d’espèce) s’ils n’en espèrent rien de plus élevé qu’eux-mêmes.

Que veux-tu me dire, finalement ?

Ai relu Le Petit Prince ces jours-ci.

Et alors ? Où en es-tu, A., de cette histoire ? Où en êtes-vous, tous ? Et pourquoi moi, bordel, pourquoi moi ???

Je sais bien que c’est parce que je survis à tout. Absolument tout.

Commentaires

1. Le samedi 26 janvier 2008, 13:11 par Raphaële

On n'a pas idée de s'en faire tant avec l'amour quand on sait l'épingler sur un post-it comme il convient.

2. Le jeudi 31 janvier 2008, 10:42 par Jk.

Après quelques jours de réflexion, je suis arrivée à la seule réponse cohérente à la remarque triste de Maria : oui, tu as raison. Peut-être même est-ce ce que je cherche. Ca marche pas. Je ne fais que m'abîmer.
Petit Larousse :
abîmer : v.tr. Jeter dans un abîme, renverser (vx). Endommager. S'abîmer, v.pr. S'écrouler. Fig. Se plonger.
abîme : n.m. Gouffre très profond. Fig. Ce qui est impénétrable.

Et je pourrais ajouter : qui est impénétrant. Tellement perdu tout seul au fond de son trou, que voulez-vous que l'on pénètre, que l'on transperce, que l'on traverse ?

Sésame ouvre-toi, je veux sortir.