Ainsi soit-il.

Peut-être, un jour, écrirai-je ceci (et j’ai hâte) :

Je remercie les Cieux auxquels je crois de m’avoir donné cette vie en pâture, je remercie les hommes d’avoir su m’élever en m’aimant sans savoir, je remercie les brins d’herbe, les zinnia, les chevreuils et les cerisiers au fil des saisons de m’avoir appris la cyclicité des roses et de mes choses terrestres.
Je remercie l’amour de s’être montré à ma fenêtre parfois, je remercie les livres de nous avoir rapprochés, je remercie mes souffrances de m’avoir montré la vérité surtout sans la toucher, je remercie les heures parce qu’elle les traverse aussi. Je remercie le temps, le vent, mon Pays imaginaire, je remercie mes rêves, je remercie la peau des filles quand on ne peut pas la toucher. Je remercie la combinaison changeante des atomes du monde de me permettre de vivre dans le même univers qu’elle.

Mais ce n’est pas encore tout à fait pour aujourd’hui.

Commentaires

1. Le lundi 11 février 2008, 16:05 par Raphaële

"et surtout, l'idée, la prise de conscience de la réalité suivante : du soleil à travers le bois de pins il ne reste que de la pénombre, des rubans obliques tendus et des mouches sans sommeil".
Merci Janik et Ponge moi !

2. Le lundi 11 février 2008, 20:14 par Janik.

Attention c'est comme ça que je séduis les femmes... Merci Francis (trop de vodka dans le sang, déjà...).
Et puis, non, je te déteste, comme tous les autres.
Et je ne suis que cette dégoulinure. Mais j'ai quelques compagnons (on a les mêmes incendies, les mêmes braises et les mêmes cendres et on se reconnaît comme ça ; tout à l'heure, à Noa : "tu me reconnaitras très facilement, je porte des chaussettes rouges") et ce soir, on va essayer d'aller au bout.
Marre des phrases, de la littérature, bla bla bla bla.
Ce soir, je baise, c'est sûr (non, c'est prévu).
Et post-coïtum animal triste...
Comme ça, vous aurez encore : la douleur dans l'épaule une fois que le coup de fusil est parti, des rencontres où les sphères s'entremêlent, le ratage comme seul principe. Et peut-être même une bonne bagarre si les dieux sont généreux.

Mais qu'est-ce qu'elle a cette conne à geindre, comme ça ? Elle geint, elle se lamente, elle se répand, elle s'espère absente et elle n'arrive pas à nous lâcher la grappe.
Ce n'est pas faute d'y mettre tout mon coeur.

J'ai écrit une merde quelconque, d'ailleurs sur ce thème. Et j'en étais arrivée à l'idée que, malheureusement, la seule chose que l'on puisse aimer (en mon abjection) c'est l'esprit du coeur.
Quel néant...

Allez, Noa, embarque-moi.

Et Raphaële, pardon... (pourquoi y a-t-il "don" dans "pardon" ? Que donne-t-on quand on pardonne ? Je crois que ce que l'on "donne", c'est l'annulation d'une dette. Oui, je te "dois" plein de choses. Mais je ne les rendrai pas. Elles sont trop précieuses), mais pardonne-moi quand même.

Si je survis, c'est qu'il le faudra.
20H20. je m'embarque. Et que demain soit là est un pari insensé. Rien ne m'effraie du vide.

3. Le lundi 11 février 2008, 23:54 par Raphaële

Sans me rendre, tu me donnes ma cocotte et tu l'ignores peut-être. Peut-être les plus beaux des dons, sont ceux que l'on fait sans les penser, sans les savoir.
Et ton "bla bla bla" m'évoque Cravan. Ah, Cravan, comme j'aurais aimé le rencontrer (http://ifif.between.over-blog.fr/ar...)
Et le salaud t'a plagié : « toute la littérature, c’est : ta, ta, ta, ta, ta, ta ». Et puis en voilà d'autres parce que je ne sais plus m'arrêter : « je me fous de l’art et pourtant si j’avais connu Balzac j’aurais essayé de lui voler un baiser » ; « on n’a jamais trouvé un artiste pendu devant une rose » ; « j’avais 34 ans et j’étais cigare » ; « Qu’il vienne celui qui se dit semblable à moi que je lui crache à la gueule » ; « la mort du plus grand des hommes ne peut même pas arrêter un train » ; « dire que, tant que nous sommes, nous ne rions pas sans discontinuer » ; « Moi, qui me rêve même dans les catastrophes, je dis que l’homme n’est si infortuné que parce que mille âmes habitent un seul corps. »...
in Arthur Cravan, J'étais cigare : Maintenant suivi de Fragments et d'une lettre, Eric Losfeld, Paris, 1971.

J'espère bien que tu auras vu du plein dans la baise et dans l'esprit du coeur car enfin quand on a que l'amour, on peut - au moins - voir des étincelles là où d'autres n'y voient que bouillon.

Bordel.

23h53. Y croire.

4. Le mercredi 13 février 2008, 10:57 par Janik

Oui, j'ai un peu abusé. Voilà, je suis excessive, définitivement excessive. Je remercie Cravan (j'aime beaucoup !). On reparlera du pardon, peut-être. Mais sans compter. Je veux bien croire (mais pas à "y"...), d'ailleurs, c'est bien le problème.
"Si vous saviez d'où je déplonge" (Jean Cocteau)...