Saisons.

Bientôt les cerisiers seront en bourgeons, puis en fleurs, puis, en fruits. Les feuilles se dessécheront, bruniront, et, au vent, seront libérées de la vie. Et tout recommencera, à l’infini. Des cycles. Et des cycles de cycles.

A la floraison de l’arbre des âges, mes termes seront échus. J’aurai parcouru l’intervalle, et, entre deux phrases au futur antérieur, le silence intime ne dira plus que les heures. Le temps. Et « si la fin n’avait pas de bord ? » (Guillevic). L’errance, alors, cheminerait en tout sens pour retrouver l’origine du monde.
Cela n’est ni vain ni triste (se donner de la peine), ou pas seulement triste.

C’est pas vrai.
Et même si c’est vrai,
C’est pas grave.

C’est arrivé, la vie.

Commentaires

1. Le vendredi 29 février 2008, 14:05 par Raphaële

Le temps a des saveurs d'eau sèche.

Il est des arbres qui poussent des cris verts.

Ce matin-là, les oiseaux chantaient à l'envers.

Rien ne revient jamais, mais tout est toujours pareil.

Si la vie n'était pas mourir, que la vie serait belle !

Il est dangereux de voir plus d'étoiles qu'il n'y en a.

Quelle tragédie ! Ses mains vieillissaient mais pas ses bagues.

In Ramon Gomez de la Serna, Greguerias, éd. Cent pages, 2005.

2. Le vendredi 29 février 2008, 21:08 par jtomtom

"Naître, désirer, mourir, c'est donc tout ? Désormais je n'ai plus rien à apprendre, rien à découvrir dans le voyage ! J'ai marché plus vite qu'un autre et j'ai déjà fait deux ou trois fois le tour de la vie. Le temps fuit et m'entraîne;"

Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe.

3. Le dimanche 2 mars 2008, 17:30 par Jk

J'ai plutôt l'impression, pour ma part, de n'avoir jamais pénétré le cercle...
C'est la vie, qui est arrivée.
Pas moi (n'y arrive pas).