On traite mieux les chiens.

Dans l’évitement de la rencontre, je parle caillou, blé vert et chiens puants. Fraternité secrète de l’inhumain. Mon espèce me répugne.
Lettres closes, sans avant, sans après. Les heures s’habituent à l’effroi, l’ignorance terrifiée en sous-bassement inébranlable. Je m’accroche, mais la surface est liquide.

Ce n’est plus moi du tout qui est là dans le tout.

Je ne vous cherche plus non plus, tout a fui ; allez tous à la plage, célébrer vos succès et ignorez mon plongeon alourdi. Un bouquet sans terre, sans fin et sans après.

Une île, là, sur le vide lacustre ; un îlot invisible tenu par l’innocence. Une terre secrète et infime, gisant aux sables lunaires loin de la ligne de partage. Tout autour mais plus loin, le flou lymphatique des eaux sans marée. Un visage apparaît dessiné par les nébuleuses abyssales. Je le regarde, je vais le suivre.

Querencia

Je ne peux disparaître que dans l’éclat, refuse de m’éteindre comme un vaincu. Personne n’en saura rien, mais j’userai mes forces jusqu’à n’en plus avoir aucune, ni même souvenir. Il n’y a que moi pour m’achever. Un taureau, qui ne veut toujours pas mourir. Mais qui sait.

Commentaires

1. Le mercredi 10 juin 2009, 20:08 par f

belle écriture tous ces jours... Celine disait qu'écrire c'est mettre ses tripes sur la table. Il y a quelque chose de cette authenticité dans tes textes. Bravo !

2. Le mercredi 10 juin 2009, 21:17 par J.

Merci.
Il faut bien que cela serve à quelque chose de crever comme un chien.

Et les tripes, c'est mieux que le nombril, alors.

Peut-être, en effet. Pas certain.