La dépouille.

Parler longtemps sans s’arrêter,
sans laisser une seule seconde l’emporter :
Vivre.
Conquérir le silence du monde.

Mêler de la terre et de l’eau,
pour sentir la boue glisser entre les doigts,
pour être celui-là qui existe.
Là.

Il suffisait alors de se mettre à courir sans raison,
à rire assez fort pour remuer tout le corps.
Enfant,
c’était cela, être vivant.


Mais aujourd’hui,
dans ce temps où l’on n’est plus rien parce que l’on n’est toujours pas,
cet âge où l’on a plus oublié qu’appris,
je sais qu’il fallait seulement le croire.

En réalité, rester en vie c’est seulement,
fermer les mains vides sur les choses empoisonnées.
Et les yeux ne cherchent pas d’horizon quand ils regardent au loin,
ils fuient la peau interdite qui les brûle.

Habiter là c’est renoncer au monde dont celui-ci serait l’ombre.

Quoi que l’on fasse maintenant,
on est vivant.
Malheureusement.

Commentaires

1. Le dimanche 25 avril 2010, 13:42 par F

je m’arrête à “être vivant” et j’aime beaucoup… (-:

2. Le jeudi 29 avril 2010, 19:33 par stwef

Deux poèmes en un.

Sans le “mais”
Un second poème serait né.
Aux regrets de l’enfance passée
Plus de place aurait laissé.

Pour apparaitre
Sur l’adulte qui refuse de renaitre.
Las de cette vie,
Qui se trace sur le chemins des soucis

3. Le jeudi 29 avril 2010, 21:58 par J.

Vous êtes marrantes, toutes les deux : au départ je voulais supprimer progressivement tout le texte, phrase après phrase, pour n’en laisser qu’une (d’où le titre), genre vers la fin. J’aurais commencé par enlever évidemment ce début.
Mais bon, suis bien ennuyée maintenant !
Ce qui est drôle aussi, c’est que j’ai eu cette idée le samedi 17 avril. Bref.

4. Le vendredi 30 avril 2010, 08:12 par F

la ré-écriture est la vérité de l’écriture…

5. Le vendredi 30 avril 2010, 20:16 par stwef

Héhé !!! c’est marrant que tu sois embêtée à cause de nos commentaires.
J’avoue ça me plait, lol
bah enlève des phrases et trouve un autre titre pour la première partie… ça fera un billet supplémentaire ^.^

6. Le mardi 7 décembre 2010, 21:49 par J

Mais “décroître, c’est grandir”