La moitié du bleu

le divorce avec le monde
raconte l’échoué
qui dans les corps s’écoule
comme poison sacré

au matin on s’aperçoit
que l’on n’aime pas
que les choses ont perdu nom
durent en formes vides
matière dans des pots de langage

les mains, pieds, peaux usées
sur le corps enrobé d’une marge palissade
cela s’en va ou vient
sans aucune importance
sans aucune décision

la vertu de la lune
effleurant tout

l’arbre me voit et m’efface

le bleu du jour
en son concert
sans honte ni joie
fait des croix sur les croix

que ne peux-tu
toi aussi
seulement te mêler
t’indifférer de toi
n’avoir d’autre
qu’une qualité de nuit
où tout demeure
et ombre ?

Mais non,
tes mots descendus par le chemin des drames
tes luxures infâmes, tes tragédies sans âme
ton petit feu, aux vaines flammes
pfff