Tiré du site Les mots sont importants, l'extrait d'un article intitulé Sexisme et homophobie : le traitement médiatique et ses impasses ou comment la critique sociale, par un mouvement tournant, vient renforcer l'idéologie dominante :

Même si les dirigeantes de « Ni putes ni soumises » s'en défendent, leurs déclarations sont là pour l'attester : elles ont fait passer pour principal message l'idée qu'il existe deux France :

  • une France « laïque, républicaine, moderne, égalitaire et émancipée », qui est blanche de peau, qui vit dans les centre-villes et qui bénéficie des acquis du combat féministe ;
  • la France des « quartiers », soumise à la « loi de la cité », mélange de machisme traditionnel hérité de parents immigrés et d'intégrisme musulman promu par les « grands frères ».
Dans cette vision du monde, malheureusement reprise à son compte par des militantes féministes de tous horizons, c'est bel et bien toute une population qui se trouve stigmatisée et renvoyée du côté du Mal absolu : on a beau dire que « les intégristes » ne représentent pas l'immense majorité des musulman-e-s, respectueux de la République, à la minute d'après on parle de la tyrannie des grands frères dans leur ensemble, ou de l'Omerta qui règne sur les viols collectifs — autrement dit : d'une complicité de l'ensemble de la population. Ce n'est finalement rien d'autre qu'un bouc émissaire qui est construit : un groupe social porte sur lui la totalité des fautes de la collectivité, en l'occurrence des problèmes de sexisme qui traversent la société française.