Un article d'une rare sobriété en ces temps d'état d'urgence :

(…) Avec les jeunes des banlieues rien de tel apparemment. Au mieux, on comprend leurs frustrations, au pire on en a peur. Au mieux, on leur reconnaît le droit à manifester leur colère, mais on trouve qu'ils expriment ce droit de façon irresponsable. Au pire, on voit derrière leur révolte l'ombre des imams.

Pourquoi ne pas reconnaître tout simplement qu'en ce moment, et de la seule façon sans doute qui puisse porter, la façon médiatique, ces jeunes, pour la première fois occupent un espace qui leur était inconnu, inaccessible, étranger ou interdit, l'espace du politique. Ils sont entrés en politique, ceux-là mêmes dont on dit qu'ils ne votent pas, qu'ils se désintéressent de la chose publique.

Françoise Blum, Ils sont entrés en politique.