C'est en 1976, dans le dernier chapitre de La volonté de savoir que Foucault introduit la notion de biopouvoir et de biopolitique. Le titre dudit chapitre, Droit de mort et pouvoir sur la vie, dit bien à quoi ces deux notions sont reliées : le droit de vie et de mort détenu par le pouvoir souverain, et plus précisément, le droit de faire mourir ou de laisser vivre. À partir du XVIIème siècle s'opère en Occident une transformation qui substitue à ce droit, le droit de faire vivre ou de rejeter dans la mort.

Ce nouveau pouvoir sur la vie se développe en prenant 2 formes :

  1. une forme centrée sur le corps comme machine au moyen de displines (qui comprennent aussi bien des institutions comme l'armée, l'école que des réflexions sur la tactique, l'apprentissage, l'éducation, l'ordre des sociétés, etc.)
  2. le pouvoir sur le corps-espèce au moyen de contrôles régulateurs (comme la régulations des populations, la démographie, le niveau de santé, la durée de la vie, la longévité,etc.), bref une bio-politique de la population.

Avec cette transformation s'ouvre l'ère d'un bio-pouvoir :

L'homme occidental apprend peu à peu ce que c'est que d'être une espèce vivante dans un monde vivant, d'avoir un corps, des conditions d'existence, des probabilités de vie, une santé individuelle et collective, des forces qu'on peut modifier et un espace où on peut les répartir de façon optimale. Pour la première fois sans doute dans l'histoire, le biologique se réfléchit dans le politique : le fait de vivre n'est plus ce soubassement inaccessible qui n'émerge que de temps en temps, dans le hasard de la mort et sa fatalité ; il passe pour une part dans le champ de contrôle du savoir et d'intervention du pouvoir.

Le biopolitique désignerait ainsi

ce qui fait entrer la vie et ses mécanismes dans le domaine des calculs explicites et fait du pouvoir-savoir un agent de transformation de la vie humaine.