Richard Rorty (1931-2007)
11 juin 2007
Richard Rorty, distinguished public intellectual and controversial philosopher, dead at 75
Aux États-Unis, les philosophes analytiques se contentent d’opposer ce qui est rationnel à ce qui ne l’est pas. C’est un peu court. On assiste dans mon pays à une lutte entre les amis de la science et les amis de la littérature. Les philosophes analytiques sont, pour ainsi dire, des agents de publicité pour la culture scientifique. Les autres, dont je suis, trouvent matière à réflexion dans l’art et la littérature. Ce ne sont pourtant pas les arguments scientifiques qui commandent au progrès moral ou politique. Cette dimension de la civilisation appelle plutôt l’imagination et la sensibilité de chacun. Choisir la démocratie, ce n’est opérer un choix ni pour la rationalité logique, ni pour la science. La démocratie est en elle-même un choix tout court.Richard Rorty : la morale est-elle une invention de riches ? (entretien).
Commentaires
C'est dans le monde de Mallarmé, Hôlderline, René Char qu'on trouve refuge; non pas par fuite du réel, car celui-là est omniprésent, mais par compensation et quête de la plus forte vérité, celle qui nous concerne directement. Costas Axelos disait bien que ce qui nous concerne est loin d'être la métaphysique, la science ou la raison, ce qui nous concerne c'est cette béance où se cache ce qui nous est propre.
Bonjour Boutros,
Kostas Axelos est quand même plus intéressant lorsqu'il compile des textes de Marx à destination du public français que lorsqu'il sort ce genre propos : car je ne vois pas très bien ce qu'il veut dire lorsqu'il parle de cette béance dans laquelle se cacherait ce qui m'est propre. On peut bien sûr penser que je suis aveugle, naïf, dans le déni ou ce genre de chose : mais je suis incapable de trouver la moindre signification à ce terme. A moins qu'il ne faille comprendre cette béance comme un terme utilisable dans le cadre d'une ontologie des trous (la béance comme une espèce de trou interne, comme la cavité). De la même façon, s'il me fallait me pencher sur ce qui m'est propre, c'est plutôt vers les théories de l'identité personnelle que je me pencherais.
OnJe ne cherche pas de refuge, ni de compensation, maisonje cherche à comprendre ce réel omniprésent comme vous l'écrivez : et je ne vois pas pourquoi il faudrait opposer ici la métaphysique, la science ou la raison avec la poésie. Pour prendre deux exemples qui ont pu compter pour moi dans le passé, j'arrive très bien à savourer la 3e de Husserl tout en appréciant le de Ginsberg (et ce qui compte prend généralement la forme d'un - et de partir fébrilement à la recherche d'un papier pour noter tout ça afin de ne pas l'oublier).Bonjour Mickaël: Axelos ne parle pas de ta béance.Il ne parle pas de ce qui te concerne. Dans ce texte, il n'a pas de relation là avec Marx. Il n'y a pas ici d'opposition entre métaphysique, science et poésie. La poésie( dans son essence) est la seule réalité de l'homme. Axelos s'inspire ici de Heidegger pour parler de la réalité comme inachevée. La quête que l'homme mène pour la réalité est certainement légitime. Mais cette réalité ( qui nous concerne ) est toujours inachevée. Ce qui compte n'est pas ce qui nous concerne! Quant à Husserl je te suggère de lire mon article : " écriture et métaphysique " sur http://trib1.blogspot.com
Bonjour Tribos,
je ne comprends pas lorsque tu écrit que Axelos ne parle ni de ma béance, ni de ce qui me concerne, alors qu'au commentaire précédent tu m'indiquais que, pour Axelos,
! Bon, j'admets que je suis très fatigué en cette fin d'année. Pourrais-tu m'indiquer la référence du texte d'Axelos (si tu t'en souviens) que je puisse le lire ?J'ai déjà visité ton site (et je compte parler de ton billet Relation homme femme) : malheureusement, ta page est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop longue à charger, quand elle se charge et qu'elle ne fait pas planter mon navigateur ! J'irai lire ton article Écriture et métaphysique. J'ai moi-même écrits quelques notes sur Husserl et sur l'intentionnalité.
Bonsoir Michaël: Pour ta fatigue je te comprends bien, ça m'arrive souvent, je te souhaite un bon réveillon. Pour " ce qui nous concerne " c'est simple à expliquer: " nous " de Axelos c'est pas toi, c'est l'ensemble de tous les humains depuis qu'ils existent ( une abstraction!).Le livre de Axelos est: " Problèmes de l'enjeu " les éditions de MINUIT (du 20 décembre 1979). Tu peux voir aussi son ouvrage " Héraclite et la philosophie " les éditions de minuit( 26 décembre 1979), ne t'inquiètes pas pour moi, je m'en souviens toujours:la philosophie est ma vie! pour ta critique de mon blog, tu as tout à fait raison, mais je n'ai pas d'autres alternatives puisque c'est gratuit! j'aurais aimé faire mieux.
Bonjour Boutros,
merci pour la référence. Concernant ton carnet, il s'agit juste d'une critique formelle, car il est dommage de ne pas pouvoir être lu pour des raisons techniques. Peut-être qu'en enlevant quelques scripts ou compteurs, ta page gagnerais en vitesse et en fluidité ?
Je te souhaite de bonnes fêtes de fin d'année !