À en croire Dante, c'est par acrasie ou faiblesse de la volonté que Francesca di Rimini et Paolo Malatesta commirent le péché d'adultère qui leur valu d'éternelles tortures. Ils étaient, on peut semble-t-il le supposer, parfaitement conscients que leurs étreintes étaient non seulement moralement répréhensibles, mais aussi loin de servir leurs véritables intérêts, les souffrances infernales ne pouvant être compensées par quelques instants de plaisir. Ils savaient sans doute qu'il était préférable, tout compte fait, de ne pas céder à la tentation. En dépit de cela, la lecture d'un roman galant suscita en eux un tel désir que leurs principes restèrent lettre morte. On connaît la suite : l'époux surprit le couple adultérin en flagrant délit et mit fin à la fois à leurs ébats et à leurs jours.

Projet acrasie