La critique s’est effondrée pour deux raisons. D’abord parce qu’après 68, toutes les politiques ont été centrées sur un « plus jamais ça », sur le rétablissement de l’ordre, la reprise en main de la force de travail et la restauration des profits. J’ai une grande admiration pour Giscard – qui m’est très antipathique – parce que je pense qu’il fut un grand homme d’État. Les vieux gaullistes ont essayé de faire du social pour arrêter la contestation mais ça n’a pas marché. Giscard, lui, a compris. Il a entamé une réorganisation complète du monde de la production et du travail, et du même coup ôté ses prises à la critique. La critique s’est par ailleurs tiré une balle dans le pied en s’enfermant dans ces vieux schèmes marxistes devenus dogmatiques et ces discussions à n’en plus finir sur le fait de avoir si oui ou non l’ouvrier non productif du textile était un prolétaire !

Luc Boltanski : « Nicolas Sarkozy s'inscrit dans la continuité de Valéry Giscard d'Estaing »]

Mise à jour du 16.III.2008  : avec le lancement de Mediapart, l'ancien lien n'est plus accessible et le nouveau requiert un abonnement.