Dès le début, j’étais très conscient à la fois des comportements irrationnels et des inadéquations de la théorie du choix rationnel. Mais avec le temps, je suis devenu de plus en plus conscient de ces deux phénomènes : d’une part les gens se comportent de manière irrationnelle, à un degré étonnant, compte tenu du fait que l’on a pu faire atterrir un homme sur la lune (c’est quand même un accomplissement de la rationalité) et d’autre part, que la théorie du choix rationnel est très souvent indéterminée en ce sens qu’elle ne prescrit pas uniquement aux agents ce qu’ils doivent dire. Et c’est à propos de ça justement que je parle de science fiction puisque certains utilisateurs de la théorie du choix rationnel semblent supposer que les agents ont une capacité presque infinie à faire des calculs complexes instantanés, comme ils font eux-mêmes, ces auteurs, dans des appendices mathématiques sur plusieurs pages. C’est ça la science fiction : l’idée que les gens sont des machines calculatrices avec cette capacité presque infinie de résoudre des équations différentielles sur le champ.

Le tirage au sort, plus juste que le choix rationnel