Évidemment, les écrivains patentés n’ont que mépris pour ces productions. Pour eux, ces romans numériques ne sont que des compilations de phrases insipides, sans style affirmé, souvent vulgaires, des intrigues cousues de fil blanc, des dialogues interminables en jargon incompréhensible pour le non-initié. Bref, des sous-livres. Il est vrai que l’étroitesse de l’écran et le mode d’écriture bridé par les capacités techniques des téléphones portables n’autorisent ni la subtilité ni l’emploi de mots rares. Il n’empêche, le lectorat est là qui ne demande pas autre chose que des textes sans tabous, faciles à lire et en phase avec les préoccupations de jeunesse.

Le Japon à l’ère du best-seller numérique