Épisode 4,5 : interlude : la réalité sur cette bête étrange qu’on appelle le pilote

Le pilote est un être appartenant à l’élite. Seul un homme exceptionnel et qui a tout sacrifié peut espérer le devenir un jour. Il y gagne une énorme considération, et il a vraiment, mais alors vraiment trop la classe quand il marche au ralenti vers son engin spatial, tel les vieux astronautes de Space Cowboys et l’équipage minable du nanardesque Armageddon.
Le pilote est grand, le pilote est musclé, le pilote est beau comme un dieu, bien sûr, et a un brushing magnifique que rien ne peut déranger… pas même un cyclone de Force et le port d’un casque intégral dans son cockpit. Il a un uniforme super sexy qui fait se pâmer sur son passage tous les représentants du sexe opposé… et du même, aussi, parfois.
Quand le pilote sourit, on voit ses dents immaculées étinceler et éblouir ceux qui lui font face. Tous ses gestes sont empreints d’une grâce innée. Il parle intelligemment, à bon escient, avec un langage élaboré, car le pilote a de la culture et aime à lire de la philosophie verpine pendant ses rares heures de loisirs.
Mais ce tableau idyllique et propagandesque cache une toute autre réalité… Voici donc aujourd’hui révélée pour vous, fidèles lecteurs, la vraie vie réelle IRL quotidienne du pilote de chasse de tous les jours !

Tout d’abord, quand il se réveille, il est comme tout le monde : son sub-radio-réveil retentit à toutes berzingues, il émet un grognement digne de ses lointains aïeux Cro-Magnons, il cherche à tâtons à éteindre, renonce après quelques essais, jusqu’à ce que sa chère et tendre épouse lui dise dans le creux de l’oreille :
– NAN MAIS TU VAS L’ETEINDRE, CETTE SALOPERIE, OUI OU MERDE ?
Et lui se lève enfin, tandis qu’elle se retourne dans le lit en grommelant.

Comme il commence cette belle journée du mauvais pied, et qu’il n’aime pas se faire réveiller comme ça, il affirme son indépendance d’esprit en laissant les vestiges de son petit déjeuner sur la table de la cuisine, et ne refait pas de café après avoir fini la cafetière. Que sa femme se démerde, non mais oh ! C’est qui le patron, je vous le demande ? Et qui paye les factures ? Bon, d’accord, c’est elle qui les paye, mais avec ses sous à lui, alors bon… hein, quoi ? Elle aussi gagne sa vie ? Oui, mais sur l’instant, il ne l’admettrait jamais car il est d’une mauvaise foi pire que la normale, ce qui n’est pas peu dire.

Il se brosse les dents, car le pilote, malgré ce qu’on pourrait croire de prime abord, a aussi une haleine de tauntaun décomposé, surtout après avoir fait la bringue toute la nuit avec ses collègues, aussi grandes gueules que lui. Pour la douche, ce matin, il repassera, car il a trop la flemme. Il se contente d’enfiler une tenue propre et s’asperge de parfum en telle quantité que bientôt, il ne restera plus aucun moustique vivant à un klick à la ronde.

Arrivé à la base, après avoir montré ses papiers à douze reprises, subi l’inquisition de quarante-deux senseurs différents, il peut enfin se rendre au mess des officiers, où l’attendent ses collègues, dans le même pitoyable état que lui. Il se compose alors une tête joviale, un air nonchalant et faussement négligé, et commence alors la grande comédie du matin, et dans laquelle on serait bien en peine de déterminer lequel d’entre eux est le meilleur acteur. Une chose une sûre : c’est du haut niveau !
À les entendre, soit ils ont fait l’amour le reste de la nuit en rentrant chez eux, ou ailleurs, soit ils ont continué la tournée des cantinas jusqu’à ce qu’il soit l’heure d’aller bosser. En tout cas, tous tentent de faire croire qu’ils sont en pleine forme, et sont obligés de se l’auto-prouver en buvant une tournée de whisky corellien. Si certains, et même beaucoup, ont la nausée et le cœur au bord des lèvres, aucun n’aura le mauvais goût de le faire remarquer. Ils crient joyeusement, se tapent dans le dos, se racontent des blagues salaces. Après tout, il y a des rampants autour d’eux, et ils ont une réputation à entretenir.

Quand vient enfin l’heure du taf, ils se retrouvent tous en salle de briefing. Là, ils peuvent enfin tomber le masque : face à leur commandant, il faut qu’ils aient l’air sérieux. Ils se contentent d’être naturels, et ça passe comme une fleur. Ou presque. Ce qu’ils ne vont pas tarder à apprendre, c’est qu’un holo-photographe gouvernemental est là, un Ithorien, et qu’il lui faut des clichés en vue de la propagande officielle : rien de tel que des pilotes sur les campagnes d’affichage pour recruter en masse.
La séance holo-photo prend toute la matinée. L’ithorien devait être payé 1500 crédits pour ce travail. En fin de compte, il en réclamera 17 523, car il dut passer sept semaines non-stop à retoucher tous les clichés 3D. Avec la tête qu’ils affichaient, les pilotes auraient fait fuir tout candidat potentiel à l’engagement dans l’armée. Peut-être même qu’ils auraient déclenché des désertions.

Vient l’heure de manger, au réfectoire de la base. On n’entend qu’eux et leur jovialité de mise, alors qu’intérieurement ils pleurent devant le rata immonde qui leur a été servi. Ce truc nauséabond, qui ressemble à du plastique fondu et qui baigne dans une sauce grasse et gélatineuse, est censé convenir à une large variété d’êtres d’espèces différentes. Mais ils n’ont pas encore trouvé l’espèce en question à ce jour.

L’après-midi arrive enfin, et là ça ne rigole plus. Le pilote va enfin pouvoir s’adonner à son activité favorite, sa passion, que dis-je son sacerdoce, que tout le monde lui envie : le Pilotage !
C’est pas comme on croit, en fait. D’abord, il faut se fringuer, et ça prend une demi-heure, à deux : il faut s’assurer que les combinaisons soient étanches et ses différents éléments bien emboîtés. Ensuite, bonjour la galère pour marcher jusqu’aux chasseurs. Comme les costumes sont trop étroits et leur compressent les parties, ils sont obligés d’adopter une démarche arquée, et du coup, d’un geste instinctif, ils se mettent à rouler des épaules parce que le tableau fera bien viril à l’ancienne.

Et enfin ô oui enfin, voilà que le pilote est harnaché dans son cockpit, prêt à défier les lois de la gravité et à s’envoler avec grâce dans l’azur immaculé qui lui tend les bras qu’il n’a pas. Enfin presque… car d’abord, c’est les procédures de départ, ce qu’on appelle communément la check list (à prononcer Tchèque Liste, parce que ça rend super bien à l’oral, et que nos pilotes le valent bien, avec leurs cheveux). S’ensuit une longue litanie entre le pilote et la tour de contrôle :
– Bouclier avant ?
– OK.
– Compensateur d’inertie ?
– OK.
– Ailerons latéraux bâbord ?
– OK.
… (une demi-heure se passe)…
– propulsion auxiliaire ?
– OK.
– OK, ici tour de contrôle, feu vert pour décollage.

C’est évidemment à ce moment que le pilote se rend compte qu’il a une envie pressante, et qu’il lui est impossible de quitter son cockpit. Heureusement, les combinaisons sont prévues pour, et il n’a pas le choix. Tant pis, il macérera un peu ! (et bon appétit à mes chers lecteurs sont qui sont en train de se sustenter en même temps qu’ils lisent ces lignes).
Une fois dans les airs, l’entraînement commence et est très strict : exercices de tirs, de repérage sur les senseurs, manœuvres classiques comme hardies. Tout est réglé comme du papier à musique. Aucune créativité n’est demandée, juste de l’exécution. Rien de plus chiant.

Quand l’entraînement prend enfin fin (nan, nan, je ne suis pas bègue), et que pilote peut s’extirper de son cockpit, il pue, sa combinaison lui colle à la peau, il est ankylosé de partout. Bref, il a le moral dans des chaussettes de Hutt. Après une douche dans les vestiaires, froide car il y a toujours des problèmes de plomberie, il peut enfin rentrer chez lui.
S’il a de la chance, sa femme le regardera avec passion, dévouement et énorme intérêt et lui demandera avec émotion et amour :
– Alors, ta journée s’est bien passée ?
Et lui répondra alors, avec un air supérieur et extrêmement sérieux :
– Je ne peux pas t’en parler, chérie, secret-défense !
Mais la plupart du temps, la question de sa chère et tendre sera plutôt :
– Nan, mais t’as vu l’heure ?
Ou :
– Ne me dis pas que tu as encore oublié de faire les courses ?
Ou :
– Fais moins de bruit, mon feuilleton vient de commencer sur le Holonet !



Alors, notre vaillant et héroïque pilote va dans la cuisine et se sert deux doigts (de Rancor) de whisky corellien. Dès que le dîner sera fini, il appellera les copains, qui sont bien plus intéressants qu’une vie rangée à la maison, et ils repartiront en goguette pour oublier leur triste et lamentable vie.

Episode 5

Le soleil était levé depuis longtemps, mais Wedge Antilles dormait sur ses deux oreilles, une expression sereine et tranquille sur le visage. Certains auraient été attendris de le voir là, pouce gauche dans la bouche, et main droite passée délicatement autour du cou de sa peluche favorite Ping Ping le Pitit Ewowok. D’autres se demanderaient sûrement mais qu’est-ce que c’est que ce bordel, c’est une série sur les Rogues ou sur Pilou Pilou Petit Lapin au Pays des Pilotes ? Et comme il faut bien admettre que ces derniers n’auraient pas tort, l’auteur décida de faire cesser derechef cette si émouvante scène de calme, qui ne cadrait décidément pas avec Star Wars.

Donc, l’alarme retentit violemment, à vous percer les tympans d’un Beethoven si ce n’était déjà fait. Wedge bondit hors de sa minuscule couchette et heurta le plafond, qui était comme de juste très bas, avant de se prendre les pieds dans ses draps et de s’affaler lourdement à terre.
La sonnette de l’appartement se mit à sonner (en même temps, c’est un peu logique, une sonnette qui sonne), l’unité comm de son bureau se mit à biper, le Holonet se mit en route, le micro-ondes explosa, un droïd de maintenance sortit de son placard en trillant joyeusement, et un croiseur fit trembler les murs de l’appartement en le rasant de trop près. Ah, beaucoup mieux, tout ça, ça c’est un réveil de Rogue !

Comme de juste, le temps que Wedge se dépatouille et se retrouve debout, l’unité comm et l’alarme s’étaient tues, le Holonet s’était éteint, le micro-ondes fumait en silence, le droïd était retourné dans son placard et le croiseur était loin. Seule la sonnette de l’appartement continuait à sonner, ce qui évitera à l’auteur de devoir se concentrer sur des intrigues multiples.
Drapé dans son drap (en même temps, c’est un peu logique qu’un drap drape ; et non, je ne suis toujours pas bègue), il alla ouvrir la porte de son appartement, et tomba nez à nez (le premier au singulier car c’est le sien, et le second au pluriel car il y en avait trois) avec ses pilotes, en tenue de pilotes (en même temps, c’est un peu log… hein ? quoi ? La ferme ? Euh… OK).
– Vite, chef, on est attaqués par une armada de superdestroyers impériaux ! fit Wes.
– Ah, ah, très drôle, Wes, rétorqua Wedge.
– Mais c’est vrai, chef, je…
Wedge éclata de rire et reprit :
– T’es dur avec moi, de me faire marrer comme ça du matin ! Comment ça va, les gars ?
– Ça va pas, j’ai mal dormi, j’ai mal au crâne, le bras et la jambe que je n’ai plus me font souffrir, j’ai dormi seul, j’ai plus d’eau chaude…
– En pleine forme, alors, Hobbie ! Et toi, Tycho, ça roule ? demanda-t-il en regardant l’Alderaanien aux cheveux rouge vifs.
– Cha wa, cha wa, à l’excheption d’un gros mal aux dents.
– Aïe, comme le premier jour où t’as intégré la Rébellion et que du coup, t’as pas pu bien prononcer ton nom, hein, Tyko Celku !
– Chest très drôle, Wedche, vraiment très drôle. Mais chechi dit, Wes ne blaguait pas, nous chommes vraiment attaqués.
– Quoi, hurla Wedge, et vous ne me dites rien ! Bon sang, c’est pas possible, les gars, faites un peu montre de responsabilité, pour changer ! Je vais me changer et j’arrive.

Dix secondes plus tard, ils arpentaient les couloirs de la base d’un pas pressé, en direction des hangars à vaisseaux, quatre tels les trois Mousquetaires d’un galaxie, lointaine, très lointaine, dans bien longtemps.
Dès qu’ils y furent, chacun se jeta sur son aile-X, sauf Wedge qui pila net avant de monter dedans quand il vit, peint sur la carlingue, un cercle rouge barré d’un gros trait horizontal de couleur blanche. Un panneau d’interdiction ! Ses cheveux se hérissèrent sur sa tête : oh non ! Son chasseur était-il donc hors service ? Mais si c’était le cas, pourquoi Zraii ne l’avait pas prévenu ?
Comme dit le proverbe, quand on parle du loup, on en voit la queue. En l’occurrence, vu que Zraii était un Verpine, on en vit les antennes, tandis qu’il entrait dans le hangar.
– Zraii, qu’est-ce que c’est que ce bordel ! beugla Wedge. Comment ça se fait que mon chasseur n’est pas opérationnel ? ? ! !
– Mais… il l’est, commandant.
– Ah oui ? Et c’est quoi ce panneau d’interdiction sur la coque, alors ?
– Ah, ça ! Beuh… j’ai pas réussi à peindre le croiseur Interdictor que les gars et vous vous avez abattus, alors j’ai pensé qu’un petit dessin symbolique ferait l’affaire.
– …, répondit Wedge du tac-au-tac.
Wedge se sentit las, tout à coup. Qu’est-ce qu’il avait fait à l’univers et à la Force pour devoir endurer autant d’épreuves ? Il soupira en regardant Zraii, porta ses yeux vers son cockpit, scruta son casque, qu’il avait à la main, avant de jeter un coup d’œil à ses camarades qui décollaient déjà (hop, phrase magnifique, spécial dédicace à Notsil).
Il sauta à son tour dans son cockpit, alluma les moteurs et décolla, en se posant une question angoissante : mais qu’est-ce que les doigts de psychopathe du grand malade qui écrivait ces lignes allait bien pouvoir lui réserver au prochain épisode ?

Episode 6



Se jetant hardiment à l’assaut de la flotte ennemie, les Rogues firent mal… très mal, ce qui est plutôt normal, c’était les meilleurs de l’élite du dessus du panier. Le ciel étant constellé de chasseurs Tie, ils n’eurent pas à se poser de questions et tirèrent dans le tas. Wedge tira deux fois et dix-huit ennemis explosèrent, et ses camarades firent quasiment (ouaip, quasiment mais pas autant car c’était quand même Wedge le héros) autant de dégâts.
En voyant la pluie de débris, anciennement chasseurs de combat, s’abattre sur la planète, plus d’un ferrailleur et patron de casse se frotta les mains : se ranger aux côtés de la Rébellion et suivre tout particulièrement les Rogues avait été fort bénéfique pour leur profession.

Mais ce jour-là, les Rogues tombèrent sur un os… pas un os de passereau, non, non, mais plutôt le genre os de rancor. En effet, des Intercepteurs Tie se jetèrent sur eux, légèrement différents de ceux qu’ils affrontaient d’habitude. Ils étaient bien sûr aussi gris qu’un ciel de Bretagne en plein été caniculaire, mais arboraient en outre une bande rouge qui apportait une touche de gaieté improbable dans ce monde de brutes. Le chef des Impériaux contacta Wedge.
– Ici le baron Soontir Fel, commandant de la 181ème. Ça va chier !
– Soontir ? Toi ici ? demanda Wedge, pour une fois surpris.
– La 181ème ? demanda Wes. Ha oui, c’est vrai qu’on a détruit les 180 précédents.
– On va tous mouriiiiir, mon siège est pas confortable, j’ai faim, fit Hobbie.
Baron Fel ? Comment qu’il se la pète, celui-là ! Pourquoi pas empereur, tant qu’on y est ? chambra Tycho tout en passant une main dans ses cheveux roses.
– Je vais te faire la peau, Fel, reprit Wedge.
– Nan, c’est moi qui vais te détruire la gueule, Antilles ! rétorqua l’intrépide baron.
– T’es déjà mort !
– Nan, c’est toi !
– Je l’ai dit avant !
– M’en fous ! Ça va saigner !
Et ils engagèrent le combat furieusement. Ce faisant, ils passèrent sur une fréquence privée et Wedge demanda :
– Alors, comment va Syal ?
– Ta sœur va très bien, elle te passe le bonjour. Tu passes quand boire un coup à la maison ?
– Hum… je sais pas, faudra que je demande une perm. Dans trois semaines, ce serait bien. T’en dis quoi ?
– Ce serait super, beauf ! On fera un barbecue et je te présenterai les copains !
– Génial, j’ai hâte d’y être ! Mes neveux et nièces vont bien ?
– Ouaip, impeccable. Rhalala, c’est fou comme ça pousse à cet âge-là. Donne-moi l’IP de ton aile-X, que je t’envoie les derniers holos.
– Merci, c’est cool. Fais-leur un gros poutou de la part de tonton Wedgie !
– C’est comme si c’était fait !

Un peu plus loin, une autre furieuse bataille était engagée entre deux autres ennemis, qui s’ouvrirent à leur tour une fréquence privée :
– T’es qui, toi, Impérial de mes deux ? demanda Wes.
– Pier Clacson, espèce de merde Rebelle, rétorqua l’interpellé (appellation générique du « pelé intergalactique »).
– Clacson, des Clacson de Tanaab ?
– Euh, oui, pourquoi, on se connaît ?
– Ta famille habite au 12 de la rue des Jedi ?
– Ouaip, comment tu le sais ?
– La mienne est du 3 de la rue des Sith, juste à côté. J’étais super pote avec ton frère Jaïkeul, et chuis sorti avec ta sœur Jan-Hett.
– Noooooon ? Délire ! T’étais quand, avec elle ? Il y a cinq ans ?
– Ouaip, je l’avais plaquée en mars.
– Tiens, donc. Tu sais qu’elle a eu des jumeaux en décembre, cette année-là ?
– …, répondit Wes.

Encore un peu plus loin, pendant une escarmouche dévastatrice mettant aux prises, là encore et ô surprise, un Tie et une aile-X.
– T’as un nom, rebelle ? demanda le pilote impérial.
– Oui. Sur ma tombe, on notera « Derek Hobbie Klivian », répondit devinez qui. À moins qu’on ne mette pas mon surnom, ça coûtera moins cher. Vu le prix des funérailles de nos jours, ce serait peut-être pas un mal.
– Hobbie, s’exclama l’Impérial ! Incroyable, depuis le temps que j’entends parler de toi ! Je suis ton cousin Derrick « Lèvres Lippues » Deutschman !
– Quoi, tu veux dire que tu es le fils de la petite-nièce de mon grand-père Pépé Klivian ?
– Nan, nan, je suis le beau-frère du cousin au tiers de Mama Sam, épouse en secondes noces de Darwin Klivian, le plus jeune des frères de ton arrière-grand-oncle Lacamp Klivian.
– Rha, ouais, je vois ! L’univers est petit ! Vous habitez toujours sur la planète Banta Sarbara ?
– Yep ! On fait une cousinade cet été, tu viendras ?

Ailleurs mais toujours pas trop loin, sinon la bataille va s’étendre sur 8 563 259 parsecs. Un Tie, une aile-X. Tirs de laser s’écrasant sur les boucliers, bouts de fuselage qui sautent. La boucherie, quoi ! Et évidemment, une ligne privée activée entre les deux ennemis.
– A2, annonça Tycho.
– Raté ! fit l’impérial. B3 ?
– A l’eau ! F7 ?
– Touché ! C5 ?
– Nooooooon ! T’as détruit mon hyperdestroyer ! ! ! ! ! ! ! On fait la re ?
– D’accord. Réinitialisation… allez, c’est parti, à toi l’honneur.
– H3 !

Ces terribles escarmouches, qui font les histoires humaines les plus émouvantes pendant les guerres, furent brutalement interrompues quand une flotte surgit de l’hyperespace. Les renforts de la Nouvelle République venaient d’arriver. Les Impériaux, se rendant compte qu’ils ne l’emporteraient pas facilement, décidèrent de surseoir à la bataille, rappelèrent leurs chasseurs et s’enfuirent. Ils auraient d’autres occasions de briller et de faire des conquêtes. Certes, ils avaient échoué à prendre le quartier général des Rebelles, mais leur commandant ne pouvant supporter de rester sur un match nul, il décida qu’avant de retourner dans l’empire, ça ferait bien d’avoir une victoire à son actif sur son CV. Il fit donc mettre le cap à sa flotte sur le système Maitrik, où la glorieuse armée impériale s’empara sans coup férir d’un relais Holonet automatisé.