Ce mois aura été une vaste course de fond, avec pour leitmotiv avancer coûte que coûte. Le problème c’est qu’en fin de compte, je m’aperçois que j’ai privilégié la forme au fond, et que c’était une mauvaise idée, du moins selon le procédé que j’ai tenté de mettre en place.

Ce que j’entends par là, c’est que le seul but a été parfois d’aligner les mots, ce qui ne saurait suffire à me satisfaire. Écrire une scène et se dire “zut, y’a une incohérence par rapport à ce que j’ai écrit avant mais je n’ai pas le temps d’harmoniser le tout” n’est absolument pas bon, au sens où tout en avançant, je cumule les problèmes à corriger. Ce qui fait que même si je me retrouve avec une certaine matière, il faudra la reprendre intégralement, améliorer les phrases déjà écrites, rajouter des scènes, changer des éléments qui ne cadrent plus avec certains développements.

Bref, ce premier jet ressemble finalement à une base de travail bien imparfaite, comme un dessin fait au crayon gris et dont les images ne seraient que de vagues esquisses. À mes yeux, ce brouillon de roman est trop brouillon. On ne bâtit pas une maison sur du sable, or c’est un peu ce que j’ai fait : on ne prenant pas le temps de bien poser mon plan et l’histoire, j’avais décidé de commencer l’histoire à un certain moment M, décision prise un peu au hasard. Au fur et à mesure de mes avancées, j’ai vite compris que le début devait se situer bien en amont dans la biographie de mon héros, car l’évolution du personnage ne s’explique que par des événements antérieurs que je n’avais pas couché sur papier, par manque de travail sur le plan.

De manière générale, il ressort donc que ma méthode habituelle d’écriture, qui consiste à poser un synopsis de base et de voir où l’histoire me porte, est décidément une bonne idée, ou du moins une méthode d’avancer qui me convient très bien. Parce que dans ce genre de cas, même si je ne sais pas où je vais, je prends le temps de poser les choses, d’écrire quelque chose qui me convient au niveau de la qualité. Si je m’aperçois que pour le besoin de l’histoire, je dois revenir en arrière pour développer un élément qui s’avèrera important, je ne suis pas obligé de tout remettre à plat, juste de modifier quelques détails, dans la mesure où ce que j’ai écrit jusque-là, bien qu’imparfait, est solide dans ses grandes lignes. Écrire à la chaîne n’est donc pas pour moi, ça demande trop de travail de correction en aval.

Même si je n’ai pas fini d’écrire le premier tome de ma trilogie, il est grand temps de déjà tout reprendre du début pour solidifier les bases. C’est ce que je vais m’évertuer à faire à partir d’aujourd’hui. J’avais annoncé une pause en décembre pour réattaquer en janvier avec soumission du deuxième jet à mes beta-lecteurs, mais j’ai l’intention de battre le fer tant qu’il est encore temps. Y bosser un peu chaque jour, mais débarrassé du spectre d’une deadline qui s’avère plus contraignante qu’efficace dans mon cas.

Et je vais pouvoir revenir à mon grand amour : le papillonnage ! Pas dans les mêmes proportions qu’avant, c’est certain, mais simplement varier les plaisirs, et venir à bout de quelques projets commencés mais laissés au bord de la route au fil des mois voire des années : Pérégrinations, un scénario de BD SF (collaboration avec l’ami Wan), les romans Minos et Leo, ma série de quatre nouvelles pour le forum Heilénia (dont une seule est écrite à ce jour), la fin de ma fan-fiction Star Wars sur Jocasta Nu (sous forme d’une douzaine de nouvelles), des nouvelles Star Wars sur l’Escadron Rouille (série commencée avec Titi77, qui a malheureusement abondonné l’écriture entretemps), quelques fiches importantes à écrire pour l’encyclopédie Star Wars Anakinworld, et… après on verra !

Finir tout ce qui est commencé sera une très bonne chose, d’autant que je suis déjà dans les startings-blocks pour un certain nombre d’autres projets, dont seuls les concepts sont posés…

Quoi qu’il en soit et pour en revenir au sujet, je vais continuer à partager les avancées de la Partition de Narvilone sur le même rythme qu’aujourd’hui, pour faire de l’ensemble assez disparate et inégal écrit jusqu’ici quelque chose de solide qui tienne la route.