Donc dans l’histoire, mon héros le capitan Nerot se rend dans la capitale, afin de prêter serment au roi. Il est accompagné d’un garde du corps. Au départ, je voyais ce dernier comme l’homme de l’ombre discret qui suit son maître, prêt à intervenir au cas où. Classique, quoi. Je le voyais comme le garde du corps de Gordien, le héros que Steven Saylor met en scène à l’époque romaine, pour ceux qui connaissent.

Bref, unbackground inexistant pour le personnage. Tout a changé alors qu’un matin, il y a quelques jours, je me brossais les dents. Quel rapport, me demanderez-vous ? Aucun. Mais voilà que je me suis mis à repenser à une scène mineure, à la manière dont elle pourrait être mise en place. Je me suis dit qu’un dialogue serait parfait pour habiller la scène… et voilà que j’ai fait ce dialogue à voix haute, en me mettant tour à tour dans la peau des deux personnages. J’ai donné des réponses spontanées, suis revenu dessus lorsqu’elles ne me plaisaient pas, et le garde du corps s’est mis à parler de son passé, ce que je n’avais même pas prévu en commençant à “vivre” la scène. Du coup je n’ai pas eu à me creuser la tête pour le background, celui-ci s’est imposé d’une manière toute naturelle, par le biais d’un dialogue qui s’est développé tout seul. Mon héros, Nerot, était facile à incarner vu que j’ai bien cerné le personnage, tandis que la personnalité du garde du corps s’est créée d’elle-même au fil des répliques.

C’est loin d’être la première fois que je me mets à improviser des dialogues entre personnages de cette manière, et je suis ravi de constater que ça fonctionne toujours aussi bien. Pour un peu, je serais émerveillé de voir à quel point c’est un procédé qui coule de source chez moi.

Si on me voyait dans ces moments-là, on se poserait sûrement des questions sur ma santé mentale… C’est grave, docteur ?