Alors que l'on va bientôt fêter les 30 ans du vote de la loi française concernant l'interruption volontaire de grossesse, un Projet de loi relatif à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception de 2001 dressait un bilan effarant de la situation :

  1. le nombre d'IVG n'a pas significativement diminué depuis 1976 ;
  2. la France ne s'est pas dotée d'une véritable politique d'information sur la sexualité et la contraception ;
  3. la France ne s'est pas davantage donnée les moyens d'appliquer correctement la loi Veil.

C'est bien entenu la défaillance d'une politique d'information sur la sexualité qui est le point central ici :

Le nombre et la proportion de femmes qui recourent à l'IVG dans notre pays sont supérieurs à ceux d'autres pays d'Europe (nombre estimé à plus de 200 000 par an, dont 170 000 déclarés, soit près d'une grossesse sur cinq), ce qui est inacceptable et blesse tant l'esprit que la lettre de la loi de 1975. Une politique de santé publique responsable ne saurait donc s'exonérer à bon compte de la question posée par la détresse vécue par des milliers de femmes chaque année. Ce n'est pas en érigeant des interdictions temporelles ou des barrières légales que la question sera résolue, mais plutôt en faisant tout pour faciliter, dans un cadre éducatif institutionnel ou associatif, l'accès à la connaissance de la vie affective et sexuelle, du sens de la relation, de la maternité et de la paternité. C'est sur cette base que devrait être dispensée l'information sur la contraception pré et post-rapport sexuel et sur les risques psychologiques et organiques d'une IVG.

Et ce morceau de choix pour finir :

Le Gouvernement n'a pas essayé d'analyser les raisons pour lesquelles un certain nombre de femmes sont contraintes de partir à l'étranger. Il répugne à formuler une analyse qui conclurait à la carence des politiques publiques.