La fatigue est-elle une émotion ?
21 janvier 2008
Vous posez votre question, les philosophes répondent. Exemple :
Is tiredness an emotion, and if not, why not?
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On a currently popular model of emotion (see Daniel Farrell and O. Harvey Green, for starters), emotions are composed of three elements: a belief (the cognitive feature), a desire (the conative), and a feeling (the affective). I believe that the animal is a hyena and that it is about to strike; I desire not to have my limbs torn off; I experience the feeling of fright. In addition, emotions have behavioral correlates: I run, or I draw my pistol (or, being stunned, frozen like a deer in headlights, I am mauled.) The point that Professor Gentzler makes, relying on Plato, is that emotions are about something; they are directed at an object (the ontology of which is a matter of some dispute); or they have "intentionality," at least in the sense of depending on beliefs and being eliminable in response to changes in belief. If I come to believe that the hyena is really my daughter in her halloween costume, my fear dissipates. (I had better be right.) A technical issue: when Professor Gentzler brings up, in Plato's account of emotion, "views about how the world should be," might we assimilate or equate that to the contemporary conative feature of emotion? Or did Plato not want to include desire in his account of emotion? (More about "intentionality": I am angry that something happened. But I cannot be tired that. . . . The thing about which I am angry is the "intentional object" of the emotion. Tiredness has no intentional object. There is nothing "about which" I am tired. I am just tired.)
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Commentaires
Ben, alors, c'est quoi, si ce n'est pas une émotion ? Et finalement, c'est quoi, une émotion ? Faut-il vraiment quelque chose comme un "objet", si j'ai bien compris (et mon anglais est loin d'être philosophique, si l'on peut dire...), une intention ? Mais, je crois, qu'en relisant ça s'éclaire...
Pour faire bref ce soir, parce qu'il est tard et que je suis fatigué, Soble explique dans la suite du texte que, si l'hypothèse selon laquelle les émotions sont bien dirigées vers un objet est vraie, la fatigue ne semble pas, elle, porter sur quelque chose ; elle ne serait qu'une sensation.
Pour la seconde question, heu, tu trouveras quelques réponses sur ce site.
Je serai de retour dimanche.
Pour répondre à ta troisième question : oui, tu as bien compris le texte, ce qui semble important dans l'émotion (je paraphrase), c'est qu'il faut bien qu'elle porte sur quelque chose comme un objet ; l'émotion semble être à propos de quelque chose, quel que soit le modèle de la théorie des émotions que tu choisisses. Maintenant, tout dépend ce que qu'on entend par objet intentionnel : il ne s'agit pas seulement d'un objet physique, mais cela peut être aussi un événement, un processus, des propriétés, des relations, des lois, des entités fictives, etc.
Mais de la fatigue ? Quel peut bien être l'objet de ma fatigue ? De quoi dépend-elle ? Est-ce qu'un changement de croyance fait disparaître la fatigue comme elle dissipe la peur dans l'exemple cité (j'ai eu peur, je croyais qu'il s'agissait d'une hyène, alors que c'était ma fille déguisée pour Halloween) ?