Épisode 3

 

 

    L’épisode du jour sera court, vu que pour une fois il ne s’est pas passé grand-chose.

 

    On va encore jouer sur les clichés mais bon, là on avait donc rendez-vous à la clinique, pas à l’hôpital. Du coup, temps d’attente limité au minimum, et consultation pas très longue non plus. Le bonheur, quoi.

 

    Barbatruc mesure désormais huit centimètres. OK, je suis donc le futur père d’un lézard.

    L’échographie et les photos qui en découlent montrent plusieurs choses. La colonne vertébrale va bien. La deuxième colonne vertébrale aussi, impec. Hein ?  Ah ! On vient de me souffler à l’oreille qu’en fait non, ce n’est pas une deuxième colonne mais un fémur. Heureusement qu’on me le précise, parce que bon…

 

    Évidemment, il est encore trop tôt pour savoir si c’est un garçon ou  une fille. Mais je pense que c’est un garçon, les photos de l’échographie ne laissent guère de doute à ce sujet : déjà, sur une photo, on voit clairement qu’il y a un avion avec Barbatruc, or un avion c’est clairement un jouet de gars.

    Mieux encore, sur une autre photo, on distingue le ballon de foot (certes pas très bien gonflé, mais quand même), là encore un jouet de garçon.

    Moralité : pour moi, c’est CQFD, tutti quanti et veni, vidi, veci. Oui, je sais, je fais n’importe quoi avec mes citations hors contexte, mais vu que je suis l’auteur, je fais ce que je veux, na !

 

    Après, on m’explique que non, j’ai pas les yeux en face des trous, et que mon cerveau délirant interprète n’importe quoi devant les photos. On voudrait donc essayer de me faire croire que l’avion que j’ai clairement distingué serait en fait une coupe transversale du cerveau de Barbatruc. N’importe quoi ! C’est pas parce que je vois un avion que je plane pour autant.

    Quant au ballon de foot, il paraît que ce serait (oui, le conditionnel est de mise tellement je suis sceptique) l’estomac et l’abdomen du morpion. Désolé, mais je trouve mon interprétation plus rationnelle.

    À la limite, je veux bien y voir un astéroïde à peu près sphérique, ce qui indique clairement que Barbatruc sera un jour astronaute et ira sauver Tchouri, avant de nouer un premier contact avec des races extra-terrestres, genre : c’est un petit bond pour Barbatruc, mais un grand pas de géant hypertrophié pour l’humanité des Barbatrucs, des Pokémons, des Little Poneys et de tous ces genres de conneries inventées par l’homme.

    Je pense que c’est à ce moment que les extra-terrestres prendraient une décision sans appel : soit anéantir l’humanité parce qu’il n’y a rien à en tirer, soit se barrer très très loin en plaçant un gros panneau « interdiction d’entrer : danger de liquéfaction du cerveau ! » à l’entrée su système solaire.

 

    Comment ça, je m’égare ? Rhooooo, tout de suite…

 

    Je me demande ce que ça donnerait si je passais le test de Rorschach. Hum… Je crois qu’en fait, à la réflexion, je n’ai pas envie de le passer. Il vaut mieux laisser certaines choses dans l’ombre…

 

    Et sinon, après la consultation, vu qu’il faisait beau, doux et tout, on a encore été se promener à la plage. Bon, ça refroidit quand même un peu quand on voit quelques sauveteurs autour d’un corps allongé, et que vingt mètres plus loin, la scène se répète.

    Par contre, quand les cadavres se relèvent, il est évident que ça y est, l’événement tant redouté par tant de gens arrive : la résurrection des morts ! Pas en mode au Paradis avec Dieu, les anges et Arte à la télé pour l’éternité, non, non, non, la résurrection genre zombies !

    Et puis je comprends qu’en fait, ça s’appelle des exercices de sauvetage et que les cadavres n’étaient même pas des vrais morts mais des vrais vivants. Je comprends mieux pourquoi les gendarmes mettaient autant de temps à arriver…