Cirederf et la télé 3DHD

 

 

    Outre mes aventures intergalactiques qui, n’en doutons pas une seconde, changeront un jour la face de l’univers, voire la face des trente-huit univers inextricablement imbriqués selon la théorie du nœud de sifflet de Bosco, l’une des théories en vogue en astrophysique – elle me plaît bien car elle implique plein plein d’univers, donc une influence de ma part qui s’étend d’autant plus –, il est bien évident que je vis aussi comme tout un chacun, dans ce qu’on appelle communément le speeder-train-train quotidien. Je me demande en outre si je ne viens pas de battre le record de ma phrase la plus longue. Faudrait que je compte les mots. Malheureusement, il n’y a plus de piles dans ma calculatrice donc ça attendra.

 

    Un jour, parce que c’est trop la classe, j’ai acheté une super télé 3DHD de trois mètres de diagonale. Je ne vous raconte pas la galère pour l’installer dans mon appartement de l’époque, entre l’escalier en colimaçon et le fait qu’elle ne passait pas la porte, sans parler des copains qui, recrutés pour l’occasion pour m’aider, se sont tous désistés au dernier moment, chacun ayant eu une urgence de son côté : pas de chance. Ils n’ont pu se rendre disponibles que pour la fiesta que j’ai organisée le soir même pour fêter ma nouvelle acquisition, c’est déjà ça. Heureusement, en louant une grue installée sur le toit de l’appartement, on a pu la passer par les baies vitrées, qu’il a néanmoins fallu démonter puis remonter pour l’occasion. Mais peu importe les difficultés : je suis Cirederf, rien ne m’arrête.

 

    Seul bémol : l’écran étant trop grand, il faut du recul sinon ça détruit les yeux. En un an, ma vue est passée de -7 (sur une échelle de 0 à 10, ce qui m’a toujours paru bizarre. À moins que je n’ai pas bien compris ? Plus vraisemblablement, on m’a mal expliqué) à -13. Les yeux pleurant, louchant à moitié et strabismant des yeux, j’allai donc consulter un ophtalmo, qui m’extorqua trois mois de salaire et m’expliqua que vue la taille de l’écran, il fallait le regarder à une distance de treize mètres quatre-vingt-seize, sinon il faudrait qu’à terme, j’investisse dans une canne blanche.

 

    Mon appart étant ce qu’il était, je finis par trouver le bon endroit d’où regarder ma télé 3DHD en toute sécurité. Les toilettes. Par contre, ce n’est pas un endroit très confortable pour profiter de la 3DHD, sauf si on a la gastro du millénaire, ou chronique, mais comme je n’avais pas cette chance, mes relations avec ma 3DHD ont commencé à se déliter.

 

    Le coup de grâce de notre entente vint sous la forme d’un pic-vert, genre Poody Poodwecker. Car un jour, j’en entendis un dans mon appartement. Ni une ni deux, je lui fis la chasse (mais pas d’eau comme dans mes toilettes d’où je regardais ma 3DHD), sauf que je n’en trouvais pas trace. Je finis par penser que c’était un pic-vert invisible, et me voyais déjà en une des magazines naturalistes pour avoir découvert une nouvelle espèce. Au bout de quatre mois de recherches aussi frustrantes qu’infructueuses, je compris qu’en fait, c’était ma box 3DHD qui émettait ce bruit.  Ayant enfin découvert la cachette de l’animal maudit qui me rendait fou, qui me faisait me relever la nuit au sortir de cauchemars où je me faisais dévorer par des pic-verts géants invisibles, qui me faisait m’endormir assis dans un coin de ma chambre pour ne pas me faire attaquer par-derrière, fusil-laser posé en travers des genoux, prêt à répliquer à toute attaque sournoise, je ne fus pas long à réagir de la plus rationnelle des manières.

    Je posai ma hache à triple tranchant à côté de moi, prêt à l’empoigner en cas d’attaque, tandis que j’entreprenais (entrepris ? Je suis nul en conjugaison donc j’ai un doute. Bon, peu importe, on a compris l’idée) de dévisser le couvercle de la box.    

    Et là… tadam ! Rien.

    De la poussière, des circuits imprimés, de la poussière, des circuits imprimés. Je m’attendais à ce qu’un composé s’éclaire, clignote, et qu’une petite voix dise « C’est moi qui dysfonctionne ! Regarde, je suis ici ! C’est ce composant qu’il faut changer ! ».

    Bref, j’eus la réaction normale de tout un chacun face à un objet technologique défaillant. On ouvre le capot du truc, on le regarde et notre conclusion tombe, sans appel : « Ça ne marche pas ». Je me demande d’ailleurs pourquoi on s’emmerde encore et toujours à regarder.

 

    Quoi qu’il en soit, quand on est un gros flemm… un homme très très occupé, disais-je donc, on n’a pas le temps d’aller voir le SAV des box 3DHD. Du coup, quand on est aussi intelligent que moi, on débranche la box, ce qui permet de supprimer en même temps le pic-vert invisible. De là, on n’a plus qu’à regarder la télé 3DHD sur son écran d’Ipadphone, avec de préférence une loupe à la main.

 

    Trois ans plus tard, alors que j’avais entretemps déménagé pour une maison (oui, quand on est un journaliste émérite, notre talent finit toujours par être récompensé, pécuniairement parlant, ce qui permet d’aller frimer en achetant une maison. À la campagne alors qu’on était en ville auparavant, certes, mais maison quand même. Et oui, je sais, abuser des textes entre parenthèses, c’est mal, mais ça permet de battre aisément le record de la phrase la plus longue), voilà que je me décide à brancher ma télé 3DHD. Oui, comme ça, pouf, parce que je suis comme ça, plein de spontanéité.

 

    Ni une ni deux, je branche la télé 3DHD et… elle ne marche pas. Bon.

 

    Ni deux ni trois, je mets la main sur la box 3DHD après moult recherches de quelques heures dans un tas de bazar empilé sur les deux tiers de la plus belle pièce de ma maison (qui à vrai dire n’en compte qu’une, ceci expliquant cela, mais ceca est une autre histoire. Quoi ? « Ceca » n’existe pas ? Dommage, c’est joli et ça varie les plaisirs). En à peine quatre heures, je viens à bout de la poussière qui la recouvrait, des croûtes de moisissures et de la rouille qui l’attaquaient, puis je la branche à son tour et… elle ne s’allume pas. Rien. Même le pic-vert invisible ne se fait plus entendre. Il a dû mourir à l’intérieur et doit achever de s’y décomposer.

 

    Ni trois ni quatre, j’attrape un carton, je mets la box dedans, je prends mon speeder et me rends au SAV de la box 3DHD. À peine trois heures de route, puis une autre pour me garer sur un emplacement à cinquante-deux crédits galactiques la demi-heure, et me voilà à courir vers la boutique dans l’espoir de ne pas dépasser ladite demi-heure, histoire de pas finir trop fauché.

 

    Ah ! Ah ! Innocent enfant que je suis ! Quand j’arrive sur la place où se trouve la boutique, elle (la place, pas la boutique) est noire de monde. Zut, une manif, que je me dis ! En fait non. Ce sont juste des gens qui attendent leur tour pour rentrer dans la boutique du SAV. En à peine une heure, Il ne me faut qu’à peine une heure pour réussir à me faufiler jusqu’à l’entrée : pour cet exploit, je me sens l’âme d’un héros que rien ne peut arrêter.

    J’attends. De temps à autre, l’une des deux rob-opératrices (pour trente-sept postes de travail inoccupés) appelle un numéro et un client s’avance. Je suis impressionné de voir que ces robs sont capables de savoir à qui c’est le tour. Soit elles sont médiums, soit les clients sont scannés, leur identité posée et un numéro propre attribué à chacun.

    Ce n’est qu’au bout de deux heures que je comprends que si les gens qui entrent appuient sur le bouton de la petite machine à l’entrée, c’est pour obtenir leur numéro de passage. J’appuie donc à mon tour, obtiens le numéro 14521, et regarde auquel les robs-opératrices sont rendues.

 

    24.

 

    Ah.

 

    Trois jours plus tard, je suis toujours là. De temps à autre, je vais m’acheter un coldcat à l’une des innombrables guitounes de bouffe dégueu qui parsèment la place. Ma barbe naissante me gratte. Je pue, rêve d’une douche. Mon haleine est catastrophique : les mouches qui me tournent autour ne tiennent pas longtemps avant de s’écraser mortes à mes pieds.

    Pourquoi je ne suis pas rentré chez moi ? C’est évident, voyons ! Si je le fais, c’est forcément à ce moment que les trente-sept postes de travail inoccupés ne vont plus l’être, que la file va fondre comme neige au soleil et que mon tour sera sauté. Alors je ne bougerai pas, na. Même si j’ai une envie phénoménale de faire caca. Mais je résisterai ! Je suis Cirederf Nomis, nul défi n’est en-dehors de ma portée !

 

    Deux heures plus tard, le miracle se produit, mon tour arrive. J’explique ma situation et la rob-opératrice prend les choses en main : elle teste ma box pour s’assurer qu’elle est HS, préambule à son remplacement. Je suis confiant. J’ai tort.

    Elle me dit :

    – Votre box va très bien. C’est juste le câble qui est mort.

    – Excellente nouvelle, que je fais. Vous pouvez me remplacer le câble ?

    – Bien sûr, monsieur. Son remplacement n’étant pas prévu dans la garantie obligatoire que vous avez souscrite, ça fera 742, 71 crédits galactiques, monsieur.

    – Non mais… Ça va pas, non ? Et pourquoi c’est pas dans la garantie, alors que dedans y’a des trucs idiots genre « remplacement gratuit en cas de collision avec une météorite » ?

    – Précisément parce que ce genre de situation ne se produit jamais, monsieur. Par contre, tout a été calibré pour que 99,97% des cas de figure ne soit pas pris en charge par la garantie.

    – C’est de l’arnaque !

    – Non, monsieur, du commerce lié à un service. Mais je reconnais qu’on peut admettre que ces deux concepts sont proches cousins, voire consanguins.

    Comme il ne sert à rien de discuter avec un rob, et que les murmures mécontents derrière moi indiquent que le seuil de patience des clients suivants atteint sa limite, je décide de payer avant que la foule vengeresse ne me lynche pour avoir trop traîné et de l’avoir retardé d’autant.

    Dès que ma carte est débitée, la rob-opératrice me tend mon nouveau câble. J’ai réussi ! Ah ! Ah ! Ah ! Rien n’arrête jamais Cirederf Nomis, plus fort que les machines !

    Et c’est là que la rob ajoute :

    – Par contre, même en état de marche, le câble et votre box 3DHD ne vous serviront à rien : votre maison est située dans la Frange Lointaine de la galaxie, où nos services n’ont pas encore déployé la technologie nécessaire à son utilisation.

    – Quoi ? Et vous m’avez laissé payer le câble ? C’est de l’arnaque !

    – Non, monsieur, du commerce lié à un service.

    Quand je dis qu’on ne peut pas discuter avec un rob.

    – Et je fais quoi, moi, maintenant ? Si vous ne trouvez pas de solution, je vous préviens tout de suite que je résilie et que je vais voir la concurrence, na !

    Non mais oh !

    – Si ça vous amuse, monsieur. Je vous ai précisé qu’aucun autre opérateur ne fait mieux que nous en matière de box 3DHD dégroupée dans la Frange Lointaine ?

    – Grrrr… Pourtant, tous les mois, je paye ce service de télévisionnage 3DHD, je l’ai lu sur mes factures. Vous êtes en train de me dire que je paye pour un service dont je ne bénéficie pas ?

    – Précisément, monsieur.

    – C’est de l’arn… non, rien.

    Derrière, ça se met à me bousculer, et les grognements de mécontentement s’amplifient. Peu m’importe ! J’ai gagné le droit de voir la rob-opératrice. Je resterai des jours si je veux, non mais oh ! Bon, d’accord, moins que ça. Ils m’auront tous tué avant. Mais il faut que j’arrive à conclure mes négociations avec la rob avant qu’ils ne me jettent dehors voire pire.

    En tout cas, je hais ces salauds d’opérateur !

    Oh ! J’ai une idée !

    – Dans ce cas, basculez mon forfait interméganet/télé 3DHD en mode forfait interméganet uniquement, que je fais, sûr de moi.

    Quand je dis que l’homme est plus fort que la machine. Hé hé. Mon intelligence m’épatera toujours.

    – Il est bien entendu qu’aucun opérateur ne propose ce type de forfait, me rétorque la rob-opératrice. C’est la totale, que vous ayez tous les services ou non, ou rien. Vous choisissez quoi ?

    Grrr… la garce !

    – Mais comment je fais pour que ma télé 3DHD marche, moi, maintenant ?

    – Prenez un râteau.

    – Un… ? Ça va pas, non ? J’ai une tête à me prendre des râteaux ?

    – OUI.

    Ça, c’est plusieurs des clients derrière moi. Pfeuh. Ils sont surtout jaloux de ma beauté transcendantale. Au moins.

    – Pas ce type de râteau-là, corrige la rob. Je parle d’un râteau à mettre sur votre toit.

    – Pourquoi pas une binette, tant qu’à faire ?

    Non mais c’est vrai, quoi. Quelle machine stupide !

    – Le râteau, c’est l’autre nom de l’antenne que vous mettez sur votre toit et qui vous permet de capter la télé 3DHD. Vous commencez à comprendre ou vous êtes réellement un imbécile, monsieur ?

    – Non mais dis donc, espèce de sale machine de m…

    Et là, une alarme retentit et un gros canon-laser sort du mur, braqué sur moi. Une voix s’élève :

    – Menace ! Menace à l’encontre du personnel ! Signalement à la police en cours !

    – Non mais…

    – Agression ! Agression ! Photo 3DHD du suspect prise et transmise aux services de police.

    – Je… Je plaisantais, voyons. Pas besoin de vous mettre dans des états pareils.

    – Préparation de la plainte au civil. Voies de fait, non-respect de la charte du respect envers les êtres non-organiques, usage de violence verbale, tentative de…

    Je ne l’écoute plus et me tourne vers la foule :

    – Allons-nous accepter qu’une vulgaire machine nous traite ainsi, mes amis ? que je demande, porte-parole improvisé des êtres organiques et me sentant l’âme d’un révolutionnaire.

    Aussitôt, les autres clients énoncent eux aussi leur mécontentement :

    – Dégage, bon à rien !

    – Si t’es pas content, tu te barres : y’en a d’autres qui veulent bénéficier du SAV.

    – Quelqu’un aurait une poutre ? Moi je fournis la corde…

    – Si on se coordonne pour organiser un mouvement de foule, on peut faire croire qu’il aura été piétiné par accident.

    Dès lors, le révolutionnaire qui venait de s’éveiller en moi meurt sur-le-champ et je joue des coudes pour fuir cet endroit maudit.

 

    Tandis que je regagne mon speeder, je relève la tête, car j’ai atteint mon but. Je sais désormais ce qui me reste à faire pour avoir une télé 3DHD en état de marche.  Donc quelque part, j’ai gagné ! Donc j’exulte ! Jusqu’à ce que j’atteigne mon speeder et que je vois la somme que j’ai à régler pour les jours de parcage.

    Les gens m’ont regardé d’un drôle d’air quand je me suis mis à pleurer, ma note à la main.

    Alors je me suis engouffré dans mon speeder en leur lançant :

    – C’est rien. Une poussière dans l’œil !

    Ils n’ont pas l’air de m’avoir cru.

 

    Et de fil en aiguille, me voilà chez le marchand de rât… on va l’appeler antenne, ça prêtera moins à confusion.

    Le vendeur est aussi accueillant qu’un vendeur, à savoir qu’il affiche un merveilleux sourire jusqu’aux oreilles, aussi artificiel que les seins de bien des actrices connues. Il se frotte les mains en s’approchant de moi. Je peux presque l’entendre penser : « Toi mon coco, je vais te pigeonner comme jamais tu n’as été pigeonné avant ».

    Mais je suis sur mes gardes. On ne me la fait pas, à moi.

    Son sourire vacille l’espace d’un instant avant de revenir aussi sec. Probable qu’il vient d’entrer à portée de l’odeur méphitique qui se dégage de mon corps et de mes vêtements.

    Je ne peux qu’admirer son professionnalisme quand il prend la parole comme si de rien n’était :

    – Mon cherrrrr client, que puis-je pourrrrr vous ?

    – Je voudrais une antenne pour capter la télé 3DHD.

    – Vous avez frrrrrappé à la bonne porrrrrte, mon bon monsieurrrr. Quelle est votrrrrre adrrrrressee ?

    Je la lui donne.

    – En pleine Frrrrrange Lointaine ? Déjà, y’a la surrrrrfacturrrrration liée au déplacement. Ensuite, prrrrrécisément là où vous habitez, il est impossible techniquement qu’une simple antenne puisse fonctionnerrrrr. Il vous faudrrrrra une parrrrrabole.

    – Il y a une différence de coût entre les deux ?

    – Oh, si peu… À peine dix fois plus pourrrrr la parrrrrabole. Voici mon estimation, qu’il dit en me tendant un bout de papier sur lequel il a noté un chiffre.

    Je rigole, puis lui fais remarquer sa faute grossière de calcul :

    – Il manque la virgule.

    – Non, mon cherrrrr monsieurrrrr.

 

    Ah.

 

    Puis-je échouer si près du but ? Pas question ! Je vaincrai, même si l’univers semble avoir ligué contre moi tous les éléments destructeurs qu’il abrite en son sein.     Alors je fais, grand seigneur :

    – Parfait, où est-ce que je signe ?

    Il lui faut 2,7 secondes pour remplir un papier avec mon identité et adresse dessus, ainsi que le double du contrat et la petite note. Un vrai pro.

    Je signe.

    Et là il me fait :

    – Le délai d’attente est de trrrrrente mois, mon cherrrrr monsieurrrrr. Nous sommes des gens déborrrrrdés tellement nous rrrrrencontrrrrrons du succès.

    – Quoi ? Mais pourquoi vous l’avez pas dit avant ?

    – J’ai dû oublierrrrr.

    C’en est assez. Je décide d’arrêter les frais. Je le remercie et je m’en vais. Après tout, j’ai gagné, c’est l’essentiel.

 

    Trente-deux mois plus tard, ils sont venus installer la parabole. Ce n’est qu’à ce moment que je me suis aperçu que tous, absolument tous mes voisins n’avaient qu’une simple antenne sur leurs toits.

    Quand le poseur d’antenne, qui a mis trois jours à exécuter son travail, m’a présenté la note, celle-ci avait bondi de 50% par rapport à celle que j’avais réglé.

    – Vous avez forcément fait une erreur, mon brave, que je fais. J’ai déjà payé.

    – Ah oui mais ça, c’était à la commande. Si le coût du matériel et de la main-d’œuvre augmentent dans le même temps, il est répercuté sur la facture.

    – Je n’ai rien signé en ce sens, que je lui dis, glacial.

    – Bah si, c’est dans les conditions de vente que vous avez signées, justement, vers le bas : alinéa 254bis.

    – Cette tache minuscule ? Voyons, ça ne peut pas être les clauses de vente, c’est trop petit pour être lisible !

    – Il vous suffit d’avoir un microscope électronique, qu’il me répond en haussant les épaules.

    Alors que je reste tétanisé, il ajoute :

    – Bon, vous payez ou je démonte tout. Vous serez la risée de tous vos voisins et en plus, on vous poursuivra en justice pour non-respect de contrat.

 

    Alors j’ai payé.

 

    Mais peu importe, car l’essentiel n’est pas là : l’essentiel, c’est que j’ai gagné ! J’ai la télé 3DHD, je peux marcher dans les rues la tête haute ! Je suis venu à bout de toutes les perfides embûches qui se sont dressées sur ma route.

 

    Une fois de plus, je me suis tout simplement comporté en winner, que dis-je, en héros.