Je trouvais intéressant d’écrire une histoire mettant en scène de jeunes héros, et destinée à un jeune public. À mes yeux, le style devait s’en ressentir, être plus abordable pour le lectorat ciblé. Ce qui me permettait de me concentrer sur le fond de l’histoire, l’écrire sans me perdre dans des circonvolutions, bref mettre en place un style qui soit avant tout simple et efficace. Qui plus est, je pensais que la pauvreté de mon vocabulaire se prêterait plutôt bien à ce type d’écrit, rendrait plus facile l’exercice.

    Mon bilan en cours de route est qu’à ce niveau-là, je suis sur la bonne voie. Je pense avoir développé un ton juste pour cette histoire, ce qui est déjà pas mal. Cette deuxième mouture a également vue son intrigue s’épaissir, la première étant trop basique et sommaire : mes jeunes héros y subissaient trop les événements, ils n’agissaient pas assez par eux-mêmes. Bref, un réel progrès.

    Par contre, le point qui pêche toujours à mes yeux concerne les personnages. Car la difficulté première à mes yeux, dans ce type d’histoire, est de les caractériser bien comme il faut, ce qui s’avère plus compliqué que prévu. Déjà, il s’agit d’enfants, pré-ados et ados, or il est difficile pour moi de sa voir si l’attitude que je leur donne est crédible ou non, je ne suis pas certain d’avoir été capable de me mettre à leur niveau, et donc de les avoir rendu crédibles en tant que tels.

    Du coup, je les trouve un peu dépersonnalisés, leurs traits de caractère ne sont pas assez bien rendus à mes yeux. Les plus aboutis en la matière sont Magda et Urgug, les deux plus grands, tandis que Cameni, pourtant co-héros en théorie, est en retrait. J’écris l’histoire, et de temps en temps, je me rends compte que le traitement entre les différents protagonistes est inégal, comme s’il y avait des faire-valoir. Du coup je me sens obligé de leur donner un peu plus d’importance par moments, mais je crains que ce procédé plutôt artificiel ne se ressente à la lecture.

    De deux choses l’une : soit je prendrai le risque d’envoyer à une maison d’édition la deuxième mouture, malgré ce défaut qui me semble important voire rédhibitoire, soit je me pencherai sur une troisième mouture. À écrire nouvelle version sur nouvelle version, je prends le risque de ne jamais venir à bout de l’histoire, mais ceci dit, revenir sur mes persos si imparfaitement écrits ne pourra que bonifier l’histoire, la rendre plus attractive, et lui donner d’autant plus de chances d’être publiée, donc je pense que je passerai par là.

    Je ne vois pas l’intérêt de proposer un texte que je sais pouvoir améliorer encore, ce serait me moquer d’un comité de lecture… comme de moi-même. À mon niveau, c’est le dernier gros défaut que je vois dans l’histoire aussi cette troisième version, à laquelle je m’attelerai, c’est décidé, sera la dernière, ça c’est certain. Ainsi, si l’histoire est par la suite refusée pour publication, j’aurais tout de même fait du mieux que j’aurais pu, donc pas de regret !