Ce n’est pas la première fois que je parle de la beta-lecture, dont je bénéficie pour cette histoire, et j’en ai découvert un nouvel avantage. Il a mis en lumière un nouveau défaut récurrent de ma part. Ce que j’appelle l’ellipse

    Il ne s’agit pas ici d’ellipse littéraire, ce procédé intelligent qui consiste à balayer un temps faible en l’expédiant en une phrase ou deux, mais d’ellipses faites inconsciemment par moi, au détriment de l’histoire. Ce qui est plutôt gênant, évidemment…

    Il n’est pas rare que je décrive une scène, l’action d’un personnage, sans en faire trop, à savoir ne pas rentrer dans les détails, ne pas tout expliquer des tenants et aboutissants de ladite scène, afin de ne pas l’alourdir, pour la fluidifier. Sur le principe, tout va bien, ça me semble plutôt bien vu : dire en une phrase ce qu’on pourrait dire en trois est souvent, voire toujours, une bonne chose.

    Sauf que je me rends de plus en plus compte - ou plutôt ma beta-lectrice s’en rend compte pour moi - qu’il n’est pas rare qu’à vouloir trop bien faire à ce niveau de concision, j’en fais trop, et qu’il manque des informations. Tout est dans la manière de présenter les choses. Présenter une action d’une manière neutre permet à tout un chacun de se faire sa propre opinion, ce qui peut être très bien. Sauf que quand j’écris, je suis souvent de parti pris, je veux que mes mots soient interprétés d’une certaine manière.

    Or j’ai tendance à livrer ma phrase telle quelle puis à sauter à la conclusion que je veux en tirer… sans forcément écrire le lien entre les deux. Ce que je veux dire me semble tellement logique et évident, à moi l’auteur, que j’ai parfois du mal à trouver le juste dosage entre trop d’infos et pas assez.

    Sinon, deux infos pour la route : j’ai écrit le chapitre 15 cet après-midi, et ai enfin pu faire la jonction avec l’avant dernier chapitre de la mouture précédente, qui présentait une intrigue plus simpliste. Bref, la fin n’a jamais été plus proche. Je pense que courant se maine prochaine, je mettrai le mot fin sur cette deuxième mouture de l’histoire.

    Comme indiqué dans la note précédente, je ne suis pas satisfait de la caractérisation de mes personnages, et que cette histoire méritera une troisième mouture pour les développer. Avec l’intrigue trop simpliste, c’était déjà le reproche du premier jet. Au moins, l’un des défauts a été corrigé. Pour celui de la caractérisation, j’ai réussi à rendre mes héros plus attractifs, moins passifs, mais il leur manque des traits de caractère plus poussés, des phrases type, des tics, bref tout ce qui les rend humains et attachants. Une histoire sans bons persos ne peut pas être bonne. Jamais. L’info est la suivante : puisqu’il faut une troisième version, je compte m’y atteler dès la fin de la rédaction de la deuxième. Parce que je me connais : si je me garde l’histoire sous le coude, en me disant que je vais autre chose et que j’y reviendrai plus tard, ce “plus tard” va me reporter à plusieurs mois… voire années.

    Battons le fer tant qu’il est encore chaud…