Une colombe me fermera les yeux
Il ne suffira pas
d’enlever du langage
tout ce qu’il véhicule
il ne suffira pas
de songer à la plaine
dévorée de silence
la prière du jour
clamée, proférée, proclamée
ne suffira pas
à recouvrir la nuit
rien ne suffira
à la réconciliation
des ordres
et il faut renoncer
à trouver le nom du monde
ici
vers l’hiver
des hordes d’enfants ailés
de passage
visitent mes nuages.
Mais cela ne suffit pas
les heures se poursuivent.
Il ne s’agit pas de savoir
la parole
ni même d’entendre
mais de quoi s’agit-il
au juste ?
essayer d’écrire
comme l’enfant
qui ne lit pas encore
parce que
si l’on ne joint
jamais les mains
on ne sait pas
où l’on finit
et où tu commences