La partition de Narvilone (15)
mercredi, novembre 30 2011 | La partition de Narvilone | 2 commentaires
Stop ! On se calme ! Break ! Temps mort !
Aujourd’hui, dernier jour de la deadline, je devrais encore foncer, écrire et encore écrire pour espérer atteindre mes fameux 50 000 mots. Mais… non.
Ce mois aura été une vaste course de fond, avec pour leitmotiv avancer coûte que coûte. Le problème c’est qu’en fin de compte, je m’aperçois que j’ai privilégié la forme au fond, et que c’était une mauvaise idée, du moins selon le procédé que j’ai tenté de mettre en place.
Ce que j’entends par là, c’est que le seul but a été parfois d’aligner les mots, ce qui ne saurait suffire à me satisfaire. Écrire une scène et se dire “zut, y’a une incohérence par rapport à ce que j’ai écrit avant mais je n’ai pas le temps d’harmoniser le tout” n’est absolument pas bon, au sens où tout en avançant, je cumule les problèmes à corriger. Ce qui fait que même si je me retrouve avec une certaine matière, il faudra la reprendre intégralement, améliorer les phrases déjà écrites, rajouter des scènes, changer des éléments qui ne cadrent plus avec certains développements.
Bref, ce premier jet ressemble finalement à une base de travail bien imparfaite, comme un dessin fait au crayon gris et dont les images ne seraient que de vagues esquisses. À mes yeux, ce brouillon de roman est trop brouillon. On ne bâtit pas une maison sur du sable, or c’est un peu ce que j’ai fait : on ne prenant pas le temps de bien poser mon plan et l’histoire, j’avais décidé de commencer l’histoire à un certain moment M, décision prise un peu au hasard. Au fur et à mesure de mes avancées, j’ai vite compris que le début devait se situer bien en amont dans la biographie de mon héros, car l’évolution du personnage ne s’explique que par des événements antérieurs que je n’avais pas couché sur papier, par manque de travail sur le plan.
De manière générale, il ressort donc que ma méthode habituelle d’écriture, qui consiste à poser un synopsis de base et de voir où l’histoire me porte, est décidément une bonne idée, ou du moins une méthode d’avancer qui me convient très bien. Parce que dans ce genre de cas, même si je ne sais pas où je vais, je prends le temps de poser les choses, d’écrire quelque chose qui me convient au niveau de la qualité. Si je m’aperçois que pour le besoin de l’histoire, je dois revenir en arrière pour développer un élément qui s’avèrera important, je ne suis pas obligé de tout remettre à plat, juste de modifier quelques détails, dans la mesure où ce que j’ai écrit jusque-là, bien qu’imparfait, est solide dans ses grandes lignes. Écrire à la chaîne n’est donc pas pour moi, ça demande trop de travail de correction en aval.
Même si je n’ai pas fini d’écrire le premier tome de ma trilogie, il est grand temps de déjà tout reprendre du début pour solidifier les bases. C’est ce que je vais m’évertuer à faire à partir d’aujourd’hui. J’avais annoncé une pause en décembre pour réattaquer en janvier avec soumission du deuxième jet à mes beta-lecteurs, mais j’ai l’intention de battre le fer tant qu’il est encore temps. Y bosser un peu chaque jour, mais débarrassé du spectre d’une deadline qui s’avère plus contraignante qu’efficace dans mon cas.
Et je vais pouvoir revenir à mon grand amour : le papillonnage ! Pas dans les mêmes proportions qu’avant, c’est certain, mais simplement varier les plaisirs, et venir à bout de quelques projets commencés mais laissés au bord de la route au fil des mois voire des années : Pérégrinations, un scénario de BD SF (collaboration avec l’ami Wan), les romans Minos et Leo, ma série de quatre nouvelles pour le forum Heilénia (dont une seule est écrite à ce jour), la fin de ma fan-fiction Star Wars sur Jocasta Nu (sous forme d’une douzaine de nouvelles), des nouvelles Star Wars sur l’Escadron Rouille (série commencée avec Titi77, qui a malheureusement abondonné l’écriture entretemps), quelques fiches importantes à écrire pour l’encyclopédie Star Wars Anakinworld, et… après on verra !
Finir tout ce qui est commencé sera une très bonne chose, d’autant que je suis déjà dans les startings-blocks pour un certain nombre d’autres projets, dont seuls les concepts sont posés…
Quoi qu’il en soit et pour en revenir au sujet, je vais continuer à partager les avancées de la Partition de Narvilone sur le même rythme qu’aujourd’hui, pour faire de l’ensemble assez disparate et inégal écrit jusqu’ici quelque chose de solide qui tienne la route.
Commentaires
Ah, tu repars en arrière pour mieux avancer ? ^^
Au final, je me demande en fait si ce n'est pas mieux de se poser 1 mois pour définir le plan... car là, au moins, y'a un intérêt à se dire "ok maintenant je passe à l'écriture" alors que finir l'écriture à tout prix pour 1 jour donné c'est plus délicat.
Maintenant, y'a aussi moyen de se lancer des petits défis comme à l'école : 2h sur sujet imposé, avec intro/corps/conclusion ;)
J'ai relu des cours du collège d'ailleurs, et ouais, finalement, y'a une logique dans le déroulement du roman : situation initiale, élément perturbateur, péripéties, situation finale.
Techniquement, c'est ces situations initiale et finale + l'élément perturbateur qui va donner du corps au récit, car ça donne le but, le fil conducteur au récit. Et maintenant du coup, je me demande "c'était quoi l'élément perturbateur, en fait ?" Quand le héros n'a pas de motivation spéciale pour faire ce qu'il fait ben... moins facile d'accrocher, finalement :s
Oui, je repars en arrière pour mieux avancer ! La raison est simple : le début non écrit (ou mal écrit) explique les agissements du héros dans ce que j'ai écrit. Donc forcément, y'a une faille logique !
Et je suis d'accord pour le fait qu'il vaut mieux se poser tranquillement pour pondre son plan plutôt que de foncer pour ce que je qualifierais de mauvaise raison, à savoir une deadline totalement artificielle. Vaut mieux réussir à avancer tous les jours un petit peu, histoire d'être sûr de finir quoi qu'il arrive, tout en prenant son temps pour ne pas gâcher ET l'histoire et le plaisir d'écrire.
Pour ce qui est de l'élément perturbateur, j'avoue que je ne me suis jamais trop intéressé à la théorie de l'écriture. Comme je le disais par ailleurs, je préfère y aller au feeling, à l'improvisation, voir où l'histoire me porte, plutôt que de me forcer à écrire un truc qui pourrait coller avec une "théorie idéale de l'écriture". Ça me semble important d'écrire d'une manière spontanée.